Programma van 28 sep. tot 2 okt. 1924



Brochure

Bron: FelixArchief nr. 1968#893

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FILM-RE­VUE

Nos Bi­o­grap­hies

GINA RELLY

INA RELLY est née à Paris le le 25 décem­bre 1897, un jour de Noël, ce qui est un heu­reux présage. Son père était un très fin des­si­na­teur et sa mère une ex­cel­len­te mu­si­ci­en­ne. Elle se des­ti­nait à l’opérette et fit de séri­eu­ses études de chant. Elle débuta dans une pièce de revuïste pa­ri­sien Rip. Mais elle fut immédia­te­ment sol­li­citée par G. Monca pour « es­say­er » un petit rôle dans un de ses films.

Gina Relly a conté el­le-même dans quel­les con­di­ti­ons cet essai eut lieu.

— Monca, dit la sym­pa­thi­que ar­tis­te, avant de m’en­ga­ger défi­ni­ti­ve­ment, vou­lut me faire « tour­ner un bout ». C’était la première fois que je jou­ais de­vant l’ob­jec­tif. Je sui­vis tou­tes les in­di­ca­ti­ons du met­teur en scène avec soin. Lorsque tout fut ter­miné, je m’ap­pro­chais de Ge­or­ges Monca.

— Eh bien! lui de­man­dais-je.

— Eh bien, quoi.

— Com­ment me trou­vez-vous?

— Char­man­te.

Il ne s’agit pas de cela. Com­ment

me trou­vez-vous au cinéma.

Il me prit par le bras, me con­dui­sit dans un coin et me mur­mu­ra à l’oreil­le:

Ecou­tez! Je ne puis pas vous le

dire, vous ne sau­rez cela que dans une tren­tai­ne d’années, je suis lié par le se­cret pro­fes­si­on­nel....

« Ja­mais, je me sen­tais moins en hu­meur de plai­san­ter. Que M. Monca me par­don­ne, j’ai eu envie de lui tirer la lan­gue.

« Mais c’est envie de l’em­bras­ser que j’eus deux jours plus tard,-lorsqu’il m’annonça qu’il al­lait me faire en­ga­ger pour un film de Prin­ce. »

A par­tir de ce mo­ment elle ne quit­ta plus l’écran et fut engagée par la mai­son Pathé pour jouer l'ingénue avec Prin­ce Ri­ga­din dans « Les Fem­mes Col­lan­tes ». Elle tour­na suc­ces­si­ve­ment, sans presque / s’arrêter « Mi­ra­ge du Cœur » avec Tré-vil­le, « Nine », avec Sutto; « La Chimère » avec Leh­mann, « La Dette » pour les cinéma­to­grap­hes Harry. Ce der­nier film lui valut d’être re­mar­quée par Wil­li­am Fox, le grand cinéma­to­graphis­te améri­cain qui était de pas­sa­ge à Paris..

Il l’en­ga­gea immédia­te­ment et l’em­me­na à New-York où il lui con­fia le rôle prin­ci­pal d’un grand film The face at Your Win­dow. Wil­li­am Fox vou­lut la gar­der comme étoile, mais à ce mo­ment, elle fut rap­pelée par René Le Prin­ce qui lui pro­po­sa de tour­ner le rôle de Syl­vet­te dans « l’Em­pe­reur des Pau­vres ». G. Monca l’en­ga­gea en­s­ui­te pour tour­ner « Le Sang des Finoël ». Sur ces en­tre­faits,, elle resta sans en­ga­ge­ment, la crise ciné- ma­to­grap­hi­que pa­ra­ly­sait l’ac­ti­vité des stu­dios français. Elle fut alors sol­li­citée par l’Ufor de Ber­lin. On lui signa un bril­lant con­tract. Gina Relly ne par­tit pour l’Al­le­mag­ne que con­train­te et forcée et après avoir fait de nou­vel­les démar­ches auprès de di­ver­ses fir­mes françaises, en vue d’ob­te­nir un en­ga­ge­ment. Elle resta dix mois en Al­le­mag­ne, et tour­na trois grands films. Elle ren­tra su­bi­te­ment à Paris pour y subir l’opéra­ti­on de l’ap­pen­di­ci­te.

Désor­mais elle espère ne plus quit­ter la Fran­ce. En effet la char­man­te ar­tis­te a signé un en­ga­ge­ment avec les « Lauréa Films » de Mar­seil­le.

Gina Relly est en­co­re céli­ba­tai­re.

NEMO.

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BROAD­WAY

New-York. — La gran­de métro­po­le avec ses im­meu­bles trou­ant les nues — et Broad­way.

Voilà la scène de notre, drame qui com­men­ce à Green Vale, une pe­ti­te ville dans la par­tie supéri­eu­re de l'Etat de New-York, Dans ce ha­meau pai­si­ble vi­vent Tho­mas Drake, fils d’un pas­teur, et Irène Mar­ley, une jeune fille, belle, donl l’âme est pro­fondément sincère.

Malgré sa jeu­nes­se, Tho­mas con­nais­sail déjà la sig­ni­fi­ca­ti­on du mot: Amour... ce mot, est de­venu la rai­son de sa vie.

Un di­man­che matin, pen­dant qu’Irène chan­tait au chœur, le jeune homme com­prit qu’il l’ai­mait. Le lend­emain, il lui dit son amour en lui met­tant au doigt une bague: « Por­tez-la tou­jours, Irène, sans ja­mais vous en défaire! »

Quel­ques se­mai­nes s’écoulèrent.

Dans l’église Irène chan­tait et Tom l’ac­com­pag­nait à l’orgue.

Un auto s’arrêta sur la route.

Rand­all Sher­rill, le fa­meux dra­ma­tur­ge new-yor­kais, en des­cen­dit ac­com­pagné de son amie (la dernière!) Jenny King, une étoile de la comédie mu­si­ca­le.

Celte femme avait connu le mal trop tôt et le bien trop tard.

L’at­ten­ti­on de l’au­teur est attirée par un chant mélo­di­eux. Il écoule émer­veillé et entre dans l’église.

Poli, élégant, beau phra­seur, gent­le­man par­fait, il se présente à Irène et à Tho­mas.

S’adres­sant par­ti­cu­lièrement à Irène:

— Ma­de­moi­sel­le, il est dom­ma­ge, qu’avec une voix si belle vous ne soyez pas à Broad­way. Demain, j’ai une au­di­ti­on à mon théâtre. Vou­lez-vous y venir?

Trène ac­cep­ta. Tom re­fu­sait de dire quoi que re soit afin de ne pas in­flu­en­cer sa fiancée. Il se résig­nait au si­len­ce, alors que cel­le-ci le pri­ait de l’aider à so­lu­ti­on­ner cette ques­ti­on, la plus im­por­tan­te qu elle eût ja­mais à résoud­re.

Broad­way sci­n­til­le de lumières et d’ors. C’esl la joie. Le Car­na­val sans fin. Irène, de­puis trois mois’ est de­venue une toute autre jeune fille.

Femme, au­jourd’hui, elle veut être adulée, flattée, Elle est par­tie pour conquérir le succès... elle veut se le réser­ver.

En­tretemps, Rand­all Sher­rill, amou­reux d’Irène, pour sa beauté et son in­no­cen­ce, cho­ses rares dans son mi­li­eu, aban­don­nait Jenny King.

Main­te­nant parmi les récla­mes lu­mi­neu­ses de Broad­way se trou­vait le nom d’Hélène.

Un de ses rêves était ac­com­pli et l’autre... oublié!

Sher­rill, ce soir-là, pro­po­sa à Irène de l’épou­ser; après avoir réfléchi cel­le-ci ac­qui­esça à sa pro­po­si­ti­on.

Deux heures plus tard elle était « Ma­da­me Sher­rill. »

Jenny King, folle de rage et de ja­lou­sie, télégrap­hie à Tho­mas: Si'vous n’avez pas oublié Irène Mar­ley, venez de suite, elle cour! les plus gra­ves

PRO­GRAM­ME du 28 SEPT, au 2 OCT.

La Reine Muet­te

(ou­ver­tu­re)

Dor­ci­ne

5in - 5in - Hatus

Mack-Sen­nett comédie in­ter­prétée (

BEN - CUR­PIN

BRO­flD­DBV

grand drame mo­der­ne

Pen­dant la Pause

Récital pour Orgue

PRO­GRAM­MA van 28 SEPT, tot 2 OCT.

De Stom­me Königin

(ope­ning­stuk)

Dor­ci­ne

2. 5in - 5in - Hatus

( ( ack-Sen­nett tooneel­spel ver­tolk door

BEN - CUR­PIN

BROHDB­Hy

groot modem drama

Tij­dens de Poos

Réci­tu­al voor Orgel

Se­mai­ne pro­chai­ne

2 premières vi­si­ons en Bel­gi­que, f

Vérité en te Nue

comédie-vau­de­vil­le in­ter­prété par

G A PE rH HUG­HES (Jimmy)

L’Autre Aile

grand drame mon­dain in­ter­prété par

MM Mart­he FER­RA­RE et J. MURAT

Et Tho­mas courut vers la gare.

Le drame se préci­pi­te.

Le jeune homme ar­ri­ve à l’ap­par­te­ment de Fau­teur dra­ma­ti­que.

Une que­rel­le éclata entre les deux hom­mes. Com­bat... coup de re­vol­ver... et derrière un ri­de­au s’écrou­le Jenny King, mor­tel­le­ment blessée.

Sher­rill est cause de la mort de sa dernière amie, ce­pen­dant il ac­cu­se Tho­mas d’être le meur­t­rier. L'At­tor­ney du Dj­strict fait com­pa­raître Tho­mas de­vant les As­sises.

Sher­rill af­fir­me sous faux ser­ment que le jeune homme est cou­pa­ble. Le témoig­na­ge d’Irène est, seul, en sa fa­veur.

Mais dans l’Etat de New-York il y a une loi qui défend à une épouse de déposer pour ou con­tre son mari. Irène est rayée de la liste des témoins à déchar­ge et Tho­mas est con­damné à être élec­tro­cuté à Sing Sing.

C’est dans la salle d’exécu­ti­on de cette vieil­le pri­son que le drame at­teint son point cul­mi­nant.

Après une cour­se pas­si­on­nan­te entre doux lo­co­mo­ti­ves, — l’une por­tant Irène en pos­ses­si­on d’une con­fes­si­on écrite par Sher­rill et qui sau­ve­ra la vie de l’homme qu’elle aime, et l’autre por­tant, le par­ju­re — Tom est sauvé à la dernière mi­nu­te.

Un train ar­ri­ve en sens in­ver­se sur la voie uni­que, une col­li­si­on for­mi­da­ble dans la­quel­le périt Sher­rill.

Dans la pai­si­ble bour­ga­de, Tho­mas Drake et sa femme connaîtront en­co­re des jours heu­reux.

BROAD­WAY

dangers.

Tn een klein stad­je, dicht bij New-York, heb­ben Tom en Irena zieh leeren Be­min­nen, ter­wijl hij in de kerk liet orgel be­speel­de om haar zil­ve­ren zang te be­ge­lei­den.

Rand­all Sher­rill, een ge­ken­de New-Yor­ker too-neel­schrij­ver, voor­bij de kerk rij­dend met zijn vrien­din Jenny King, ge­trof­fen door de zui­ver­heid van Irena’s stem, stelt haar voor naar Broad­way, --de we­reld van het fac­ti­ce goud — te komen als zan­ge­res. Zij stemt toé, en na drie maan­den is zij in dien roes een gansch an­de­re ge­wor­den. Tom is ver­ge­ten: zij huwt Sher­rill. Wat een ra­zen­de ja­loer­sch­heid ver­wekt bij Jenny, die Tom ver­wit­tigt dat Irena aan een groot ge­vaar bloot­staat .

Tom snelt naar Broad­way en tus­schen de beide man­nen ont­staat een ge­vecht waar­bij Jenny ge­dood wordt. Tom wordt be­schul­digd van moord: al­hoe­wel hij zelf de dader is klaagt Sher­rill hem aan. Tom wordt ter dood ver­oor­deeld.

Na een wilde vaart van twee lokomo­tie­ven — de eene ver­voe­rend Irena, draag­ster eener schrif­te­lij­ke be­ken­te­nis van Sher­rill, ver­o­pen­ha­ring der waar­heid, de an­de­re de mein­eedi­ge — wordt Tom op het laat­ste oog­en­blik gered.

Tn een vree­se­lij­ke trein­bot­sing vindt ten slot­te Sher­rill den dood.

Ter­wijl, te­rug­keerend naar hun klein stad­je, Tom en zijn vrouw Trena voort­aan een rus­tig geluk zul­len ken­nen.

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FILM-RE­VUE

A pro­pos du Petit Jac­kie

L’en­thou­si­as­me des récep­ti­ons qu’on lui a fai­tes est-il ex­ces­sif?

LE PETIT Jac­kie Coo­g­an fait en Eu­ro­pe la tournée que l’on sait et il est ac­cu­eil­li par­tout avec en­thou­si­as­me.

Une foule, une foule énorme s’as­sem­ble pour l’ap­plau­dir, on le cou­vre de fleurs, on le porte en tri­omp­he.

C’est ex­ces­sif! di­sent cer­tains jour­naux. C’est ri­di­cu­le et c’est scan­da­leux! pro­cla­ment les plus exaltés. Oui, scan­da­leux: alors que des sa­vants, des ar­tis­tes de ta­lent végètent dans l’ob­scu­rité, une pareil­le ma­ni­fe­sta­ti­on en l’hon­neur d’un gosse déjà pri­vilégié grâce à des ap­poin­te­ments dis­pro­por­ti­onnés,.... un tel en­gou­e­ment comparé à une telle in­différence ne peut qu’in­dig­ner les gens de bon sens!...

Ces pro­te­sta­ti­ons, ces récrémi­na­ti­ons, nous som­mes ha­bi­tués à les en­ten­d­re chaque fois qu’un cham­pi­on de la boxe, de l’au­to­mo­bi­lis­me ou du cy­clis­me est l’objet des sym­pa­thies pu­bli­ques à l’oc­ca­si­on d’une vic­toi­re.

Et elles nous pa­rais­sent in­jus­ti­fiées. Cer­tes, nous es­ti­mons qu’il n’y a pas de com­pa­rai­son pos­si­ble entre un ac­teur ou un homme de sport, si « glo­ri­eux » soit-il, et un homme de sci­en­ce émi­nent ou un homme d’art de réel ta­lent.

La sci­en­ce et l’art méri­teront tou­jours la place d’hon­neur dans la vénéra­ti­on de tous. C’est en­ten­du.

Aussi bien s’agit-il de pla­cer la ques­ti­on sur son véri­ta­ble ter­rain — c est à dire d’exa­mi­ner les droits de cha­cun à la re­con­nais­san­ce pu­bli­que et d’en­vi­s­ager de quel­le façon cette re­con­nais­san­ce doit être ma­ni­festée.

Est-ce de la même manière? Je ne crois pas. Je ne vois pas bien, par exem­ple, le pro­fes­seur Bran­ly, l’il­lu­s­tre in­ven­teur de la T. S. F., ou Ana­to­le Fran­ce,

ar­ri­vant à Lond­res et être porté en tri­om-pne par .une foule en délire. Une telle exubérance po­pu­lai­re au­rait, de par son sans-gêne, de par sa fa­mi­li­a­rité, quel­que chose de cho­quant, d’irrévéren­cieux.

Du reste Bran­ly et Ana­to­le Fran­ce ont beau être des gloi­res uni­ver­sel­les, ils ne sont pas, à pro­p­re­ment par­ler, des hom­mes « pu­blics »; ce ne sont pas des hom­mes ayant avec la foule des rap­ports di­rects. A eux le res­pect, la con­sidéra­ti­on, les hon­neurs (déco­ra­ti­ons et ti­tres); et à Coo­g­an, à Cha­ri­ot, à Dem­psey, à Bot­te­chia, voire à M. Her­ri­ot les bravos de la rue.

La pôula­rité, a dit Vic­tor Hugo, c’est la gloi­re en gros sous.

Oui mais voilà, ne man­que­rez-vous pas d’ob­jec­ter. Oui mais voilà: ces gros sous ce ne sont pas les Bran­ly qui les gag­nent, ce sont les Coo­g­an!... Et c’est là qu’ap­pa­rait l’in­jus­ti­ce hu­mai­ne.

Là-des­sus nous som­mes par­fai­te­ment d’ac­cord. Mais à qui la faute?... Si Jac­kie Coo­g­an fait re­cet­te à l’écran, n’est-il pas juste qu’il ait sa gros­se part dans la dite re­cet­te? Faud­rait-il, de préférence, lais­ser s’en­ri­chir à ses dépens les fir­mes cinéma­to­grap­hi­ques qui lui font tour­ner ses films?... Vous se­riez les pre­miers à pro­tes­ter.

Réser­vez plutôt vos pro­te­sta­ti­ons pour les adres­ser aux gou­ver­ne­ments, aux Etats, comme aussi aux sociétés in­du­striel­les, qui pro­fi­tent égoïstement du génie des sa­vants, des ar­tis­tes et, abusant de leur man­que de sens pra­ti­que, leur adres­sent de beaux dis­cours au lieu de leur as­su­rer des res­sour­ces ho­no­ra­bles!

Mais, de grâce! ne ren­dez pas le pu­blic res­pon­sa­ble!.:..


FILM-RE­VUE

GA­RETH HUG­HES

LA VÉRITÉ EN TENUE!

FILM SA­TI­RI­QUE EN 5 PAR­TIES

JIMMY est af­fligé d’une ima­gi­na­ti­on si abon­dan­te que les mens­on­ges qu’elle lui fait dire font le dése­spoir du vil­la­ge de Barns­field.

Un jour, il tra­ver­se la rue prin­ci­pa­le de la lo­ca­lité en cri­ant: « Sauve qui peut! Le bar­ra­ge! » Tout le monde croit que le bar­ra­ge derrière le­quel se trou­ve le vil­la­ge est rompu et la po­pu­la­ti­on s’en-

Outré de la pa­ni­que causée par ce mens­on­ge, le con­seil com­mu­nal décide d’en­voy­er Jimmy dans une mai­son \ cor­rec­ti­on. Les fem­mes par­vi­en­nent ce­pen­dant à ama­dou­er le bourg­me­stre qui con­sent à en­voy­er Jimmy chez un spéci­a­lis­te qui pro­met de le guérir.

En effet, après quin­ze jours Jimmy re­vient, in­ca­pa­ble de dire un mens­on­ge.

fuit vers les hau­teurs où se trou­ve la mai­son du maire. Jimmy a em­poigné une jeune fille, l'a « sauvée » et menée à la mai­son du maire. En­tretemps ce der­nier a déjà téléphoné au gar­dien du bar­ra­ge et ap­pris que ce­lui-ci n’a pas bougé.

C’est alors que tout le monde dans le vil­la­ge ap­prend que la vérité est bien plus désastreu­se que le mens­on­ge!

En rue, chez l’épi­cier, dans les réuni­ons pu­bli­ques, il de­vient, avec son in­ca­pa­cité de men­tir, le fléau du vil­la­ge,

FILM-RE­VUE

au point que les au­to­rités le ramènent le spéci­a­lis­te pour lui ren­d­re « l’usage du mens­on­ge », mais le sa­vant doc­teur avoue qu’il ne possède pas cette sci­en­ce de faire « ma­chi­ne en arrière ». Seul une gran­de émo­ti­on peut faire cé mi­ra­cle.

Or, Jimmy re­voit la jéune fille qu’il a sauvée et dont il est fol­le­ment amou­reux. L'amour... est un tissu de jolis mens­on­ges, et nous voy­ons Jimmy en faire un abon­dant usage.

, Cette his­toi­re phi­lo­so­p­hi­que est adroi-V .lent mise en scène et jouée à la per­fec­ti­on.

Film con­tro­le de

Rue Neuve, (>S, Bruxel­les

CA­MOU­FLA­GES

Drame Scan­di­na­ve, film russe, grand film ja­po­n­ais, au­tri­chien, que de fois n êtes-vous pas entrés dans un cinéma dont les af­fi­ches extéri­eu­res vous pro­me­t­tai­ent un spec­ta­cle intéres­sant, un film de pro­venan­ce étrangère — mais ja­mais al­le­man­de — et com­bien de fois avez-vous vu se dérou­ler à vos yeux un drame banal, une comédie fade d’ori­gi­ne ger­ma­ni­que? Mais pour­quoi cette trans­for­ma­ti­on? Pour­quoi ce ca­mou­fla­ge Peut-être les lou­eurs éprou­vent-ils une cer­tai­ne honte à présen­ter un film pro­ve­nant d’un pays en­ne­mi; peut-être, par con­tre, craig­nent-ils qu’un foyer pa­tri­oti­que en­co­re à (( at la­tent dans l’âme du pu­blic ne se ra­vi­ve su­bi­te­ment que le film soit boy­cotté.

Non! Il ne doit pas être ques­ti­on de pa­tri­otis­me! Il n’y a pçs lieu de ca­mou­fler un film parce qu’il est al­le­mand; ce qui im­por­te, c’est la va­leur réelle d’un film.

En effet, il faut bien l’avou­er, l’Al­le­mag­ne nous a prouvé, par ses dernières pro­duc­ti­ons, qu’elle possède au plus haut degré la per­fec­ti­on tech­ni­que dans la réali­sa­ti­on. C’est cette per­fec­ti­on que nous de­vons at­t­eind­re; c’est dans le progrès de 1 art cinéma­to­grap­hi­que al­le­mand que nous de­vons trou­ver cer­tains fac­teurs in­dis­pen­sa­bles à la pro­duc­ti­on na­ti­o­na­le des films, de même que nous em­prun­te­rons au film français son scénario, ses ar­tis­tes, et au film améri­cain, ses mises en scène, sa pho­to­grap­hie.

«Le Ca­bi­net du Doc­teur Ca­li­ga­ri» et d’au­tres films en­co­re: « No­sfe­ra­tu le

Vam­pi­re », « Inri », que nous ver­rons bientôt, mar­quent un réel progrès qu’il est néces­sai­re de connaître.

Nous vou­lons, nous de­vons voir les bons films al­le­mands; et cela sans au­cu­ne faus­se-hon­te, sans crain­te d’être taxés d’an­ti­pa­tri­otis­me, car l’art est uni­ver­sel, in­ter­nai­to­nal, et les films qui pour­rai­ent nous être uti­les pour nos pro­p­res réali­sa­ti­ons ne peu­vent être ignorés.

Mais, ce ne sont pas tou­jours les bons films al­le­mands dont la pro­venan­ce est ainsi ca­mou­flée; d’in­nom­bra­bles ban­des d’intérêt à peu près nul, des films de se­cond ordre, et achetés en Al­le­mag­ne en rai­son de leur prix mo­di­que in­on­dent not marché cinéma­to­grap­hi­que, et ce sont ces films sur­tout que l’on voud­rait faire pas­ser pour des pro­duc­ti­ons d’un pays ami. Ce cont ces films-là que nous ne vou­lons pas voir; ils ne présen­tent aucun intérêt pour nous et ne peu­vent que faire du tort à la re­nommée du pays au­quel on les at­tri­bue!

Et pour­quoi voy­ons-nous aussi un autre ca­mou­fla­ge, celui des ti­tres?

A tout in­stant, un film ve­nant de Fran­ce, d’Amérique ou d’ail­leurs est présenté en Bel­gi­que sous un titre différent de celui qu’il por­tait en son pays d ori­gi­ne; et ce titre, bien en­ten­du, adop­te une tour­nu­re qui fait croi­re aux ten­dan­ces por­no­grap­hi­ques du di- film.

Ce procédé, qui a pour résul­tat cer­tam une af­flu­en­ce de spec­ta­teurs, est tout à fait mal­honnête; c’est une frau­de vul­gai­re qui cause un grand préju­di­ce à la re­nommée de la cor­po­ra­ti­on cinéma­to­grap­hi­que.

Et c’est cela que nous ne pou­vons ad­met­tre. Raoul DANOT


FILM-RE­VUE

Va­ri­a­ti­ons sur la cen­su­re

OUS au­rons à Bruxel­les une ex­po­si­ti­on du cinéma; Paris vient d’avoir la si­en­ne.

Ces ma­ni­fe­sta­ti­ons de l’éner­gie in­du­striel­le des en­tre­pri­ses de l’écran pro­vo­quent des dis­cus­si­ons uti­les sur bien des points.

M. Adrien Bru­neau disait récem­ment que le cinéma ap­prend à voir mieux et plus vite que la réalité parce qu’il isole et répète. Il est donc in­con­tes­ta­ble­ment un auxi­li­ai­re intéres­sant de l’en­seig­ne­ment. Et nous n’en­ten­dons pas par là iso­ler dans un cadre spécial les films in­struc­tifs, les do­cu­men­tai­res ou les pro­duc­ti­ons pure­ment his­to­ri­ques.

Cer­tes, il y a des films im­mo­raux et dange­reux, et le légis­la­teur a rai­son de les soustrai­re à la vue de la jeu­nes­se. Il ne s’agit pas de sa­voir ici si cette me­sure est éga­le­ment ap­pli­quée aux au­tres ma­ni­fe­sta­ti­ons, plus an­ci­en­nes de la pensée hu­mai­ne, tel­les le roman, le théâtre ou le des­sin. Nous nous en te­n­ons stric­te­ment au cinéma, puis­que lui seul connaît en ce siècle de progrès, l’hon­neur de se voir at­tri­bu­er une cer­tai­ne force d’in­flu­en­ce sur les cer­veaux juvéniles.

Une plume plus méchan­te que la mi­en­ne en con­clu­rait que cette ex­clu­si­vité n’est pas à l’hon­neur de la littéra­tu­re et des au­tres arts.

Le grand mal at­tri­bué au cinéma est qu’il in­ci­te­rait à l’imita­ti­on de scènes ima­gi­nai­res présentées par l’écran.

Ce re­pro­che n’a ja­mais été fait à la Bible, qui pour­tant four­mil­le d’exem­ples d’actes vi­o­lents, in­spirés même par le Très-Haut.

Tout le monde connaît la ter­ri­ble his­toi­re de Sam­son et de la mâchoi­re d’âne et ce­pen­dant, ja­mais lou­eur ne s’en est in­spiré pour aller à la com­mis­si­on de contrôle ar­ra­cher la mâchoi­re de l’un des cen­seurs pour en as­som­mer tous les au­tres...

A ce sujet, M. G. Du­reau donne, dans le Cinéopse, le résul­tat d’une cu­ri­eu­se enquête. Il y a quel­que temps, deux méde­cins firent une com­mu­ni­ca­ti­on sur des faits sin­gu­liers qui s’était passés dans le

même hôpital, et dans la même se­mai­ne. Trois per­son­nes s’étai­ent présentées, ve­nant s’of­frir pour une opéra­ti­on de trans­fu­si­on du sang, mais elles en­ten­dai­ent don­ner leur sang en to­ta­lité. Dans un sen­ti­ment al­truis­te, elles avai­ent fait le sa­cri­fi­ce de leur vie. Leur dévou­e­ment ne fut pas mis à l’épreu­ve, d’ail­leurs, mais com­ment ex­pli­quer ces trois démar­ches?

Les méde­cins con­clu­rent que c’étail

« une petit épidémie d’idées mys­ti­ques déter­minée, chez des débiles, par un spec­ta­cle cinéma­to­grap­hi­que au­quel ils avai­ent as­sisté. Assurément, ils avai­ent été frappés par une scène qui mon­trait cet acte d’abnéga­ti­on.

Or, M. Du­reau a relevé avec la plus gran­de at­ten­ti­on les pro­gram­mes des cinémas dans la période coïnci­dant avec ces trois vi­si­tes à l’hôpital, ou les précédant, et aucun film n’avait été donné qui pût in­spi­rer l’offre de se prêter à une expérien­ce médi­ca­le. Il ap­par­tient aux doc­teurs qui avai­ent in­cri­miné le cinéma de cher­cher une autre ex­pli­ca­ti­on de cet em­pres­se­ment si­mul­tané à ser­vir de sujet à une opéra­ti­on.

Dès lors on com­prend mal le parti pris sou­vent harg­neux de cer­tains mem­bres de la com­mis­si­on de contrôle.

Si le seul fait de voir sor­tir un revol de sa gaine pou­vait in­ci­ter notre jeu­nes­se à tuer son pro­chain ou sa pro­chai­ne, nous nous trou­ve­ri­ons de­vant de nou­vel­les généra­ti­ons jo­li­ment af­fai­blies, nous qui en som­mes les au­teurs!

La plu­part des dra­mes de l’écran fi­nis­sent, comme la plu­part des ro­mans, par le châti­ment des cou­pa­bles et le tri­omp­he de la vertu, il est très rare qu’un as­sas­sin y soit présenté sous un jour réel­le­ment fa­vo­ra­ble. Nous en­ten­dons fort bien que l’on con­dam­ne pour la jeu­nes­se les sug­ge­s­ti­ons d’une ven­ge­an­ce lon­gue­ment préméditée, cru­el­le et vic­to­ri­eu­se; le succès per­sis­tant d’une en­tre­pri­se de vice ou d’es­cro­que­rie, etc. Mais com­bien rares sont les films qui présen­tent de tels scéna­ri­os!

Tous les au­tres sem­blent plutôt mon-

FILM-RE­VUE

trer que si les sen­tiers de la vertu sont par­fois ari­des aucun che­min du crime ne conduit à la félicité.

II n’est pas ad­mis­si­ble qu’on re­met­te entre les mains de mo­ra­lis­tes, d’au­cuns fort sincères, mais d’au­tres for­te­ment

Votre Opi­ni­on et la Nôtre

Sous cette ru­bri­que, nos lec­teurs pour­ront émet­tre leur opi­ni­on sur tout ce qui con­cer­ne le cinéma. Nous met­tons à leur dis­po­si­ti­on une es­pa­ce de 25 lig­nes. Ce­pen­dant les ar­ti­cles que nous ju­ge­ri­ons dig­nes d'un intérêt général seront insérés en en­tier. Nos col­la­bo­ra­teurs oc­ca­si­on­nels à cette ru­bri­que doi­vent tou­te­fois nous faire connaître leurs nom et adres­se, mais peu­vent sig­ner d’un pseu­do.

Ils res­tent entièrement res­pon­sa­bles de leurs ar­ti­cles et la rédac­ti­on se réserve le droit d'in­ser­ti­on.

L’AT­LAN­TI­DE

Opi­ni­on d’une fidèle lec­tri­ce. Gisèle Es­cof­fier (à qui nous adres­sons re­mer­ci­ments di­rec­to­ri­aux pour pro­pa­gan­de) sur ce film: « An­ge­lo s’est ad­mi­ra­ble­ment pénétré de son rôle. Quel­le mag­ni­fi­que sérénité sur son vi­s­a­ge. J’ai vu le film deux fois avec en­thou­si­as­me ». P. Mon­not a vu le film coupé.

Nous avou­ons hum­ble­ment ne pas avoir re­mar­qué cela.

SCE­NA­RI­OS POUR EN­FANTS

Petit René Pois­son s’exer­ce à écrire des scéna­ri­os pour en­fants, car il esti­me que l’on a tort de ne pas faire des oeu­vres spéci­a­le­ment réservées à la jeu­nes­se. Les pla­ce­ra-t-il C’est une autre ques­ti­on.

CI­NE­MA AU VIL­LA­GE

Un ami du cinéma préco­ni­se le ciné au vil­la­ge, pour re­te­nir à la cam­pag­ne les pay­sans. Bravo, mais qui four­ni­ra l’ar­gent néces­sai­re à l’en­tre­pri­se?

FILMS CO­MI­QUES

Ru­diez, Elie May blâment les films co­mi­ques par trop bur­lesques, lis préfèrent les fines comédies. Thérèse Mas­son s’en prend à E. du Bois qui préfère Zi­go­to à Chap­lin. Elle défend l’in­ter­prète du « Gosse » et se désole à la pensée qu’il veut aban­don­ner le genre co­mi­que.

FILMS HIS­TO­RI­QUES ET SCI­EN­TI­FI­QUES

L’An­toi­ne émet le vœu que l’on dote le ciné belge de beaux films his­to­ri­ques et sci­en­ti­fi­ques. Elle pro­po­se: « Bo­duog­nat », « Les Pays Bas

Es­pag­nols », a Chris­top­he Co­lomb ».

ET LES VIEUX FILMS

Nar­cis­se Ber­lu­ron veut sa­voir ce que de­vi­en­nent les vieux films. On les re­fond ou on les vend à des fo­rains. Mais nous ne con­seil­lons pas à nos lec­teurs d’es­say­er de les ache­ter. Ils sont dans un état la­men­ta­ble, déchirés, rayés. Si nous osons dire, on les use jusqu’à la corde.

prévenus, le sort com­mer­ci­al d’une cor­po­ra­ti­on d’honnêtes ci­toy­ens qui ne de­man­dent qu’à gag­ner leur vie et à faire vivre de nom­breux au­tres ci­toy­ens de la prospérité de leur com­mer­ce.

PA­RA­FOX.

Aux amis du Film

Nous por­tons à la con­nais­san­ce des nom­breux lec­teurs la for­ma­ti­on de 1’« Ant­werp Ciné Club » qui comme dans de nom­breux vil­les tant en Eu­ro­pe que dans les deux Améri­ques, grou­pe les nom­breux amis du Film en une société dont les mem­bres par­ti­ci­pent aux séances qui leurs sont of­fer­tes par 1’« Ant­werp Ciné Club « et en même temps bénéficie d’une réduc­ti­on dans de nom­breux cinémas dont l’adres­se leur sera com­mu­ni­qué ultéri­eu­re­ment.

Des conféren­ces leurs seront donnés sur tous ce qui re­gar­de les Films tant sur la mise en scène que sur la prise de vue. Une ou deux fois par an la fa­culté de vi­si­ter un stu­dio leur sera ac­cordé. Du­rant la vi­si­te des cau­se­ries seront or­ga­nisé, en vue de met­tre les mem­bres au cou­rant des mystères du filma­ge.

Les conféren­ces et con­seils seront donnés par un pro­fes­si­on­nel du Film.

Tou­tes les cor­res­pon­dan­ces de­vront être adressées au do­mi­ci­le du Di­rec­teur Swee-gers Ro­dolph, Marché aux Gants, 17, An­vers.

Deux tim­bres à 0,25 de­vront être join's aux let­tres pour la réponse et les frais de cor­res­pon­dan­ces.

QUE le père de Bry­ant Wash­burn était un pas­teur pro­tes­tant et qu’il te­nait beau­coup à voir son fils em­bras­ser la même carrière?

QUE Vi­vi­an Rich est née en plei­ne mer?

QUE l’héroïne de Pear! White est Je­an­ne d’Arc?

QUE Flora le Bre­ton chaus­se la plus pe­ti­te poin­tu­re de tou­tes les étoi­les de l’écran?

QUE Viola Dana fait el­le-même sa prop­re cui­si­ne?

QUE Betty Bly­the est une jou­eu­se d’échecs re­doutée?

QUE Wil­li­am S. Hart est tou­jours fu­ri­eux quand il perd au jeu de whist?

QUE Mary Carr, l’émou­van­te in­ter­prête de « Maman » est mère d’une de­mi-dou­zai­ne d’en­fants?

QUE le pas­se-temps fa­vo­ri de Tom Sant­schi est le cerf-vo­lant?

QUE Doro­thy Davon­port, la veuve de Wal­la­ce Reid, re­tour­ne à l’écran?


FÏLM-RE­VUE

Un Nuage passa...

Comédie dra­ma­ti­que auec

Bebe Da­niels et Nita Naldi

Scénario de Lloyd Shel­d­on D’après un f man Lth Whar­t­on

FILM PA­RA­MOUNT

48, rue Neuve, 48, BRUXEL­LES

âLA suite de re­vers, cer­tai­nes jeu­nes fil­les du meil­leur monde, placées sous la dépen­dan­ce de va­gues pa­rents for­tunés, sont généra­le­ment fort à plaind­re de ne pou­voir se tirer d’em­bar­ras per­son­nel­le­ment. On ren­con­tre sou­vent une de ces pau­vres pe­ti­tes an­ci­en­nes ri­ches dans les plus chics Grands Ma­gasins de la ca­pi­ta­le: Susy de Ver­dor, orp­he­li­ne sans res­sour­ces, suc­ces­si­ve­ment re­cu­eil­lie par de généreux pa­rents aus­sie ri­ches qu’éloignés. Elégante par­ve­nue, am­bi­ti­eu­se et pas sionnément co­quet­te, Agnès Vau­clin a der­n­nièrement pris la jeune fille sous sa pro­tec­ti­on. Elles ont comme amie une autre jeune femme de même monde, Hélène Van­der­lyn, qui eut la chan­ce

miers mois de vie con­ju­ga­le, puis allèrent fi­ni­rent l’année à Vénise au Pa­lais des Van­der­lyn, à l’époque du ve­gli­o­ne. Là, Nick espérait pou­voir ter­mi­ner son roman in­ti­tulé Un nuage Passa!... C’est là aussi que Susy avait l’im­pres­si­on de vivre un doux rêve d’amour... lorsqu’ef­fec­ti­ve­ment un nuage passa sur leur lune de miel!

Ex­pli­quer en détail la suite de ce roman d’amour se­rait en déflo­rer re­gret­ta­ble­ment l’in­tri­gue qui mérite de cap­ti­ver jusqu’au bout à l’écran l'at­ten­ti­on du pu­blic.

Pour con­tra­rier sa co­quet­te amie Agnès, la belle Hélène, — qui a beau­coup de res­sem­blan­ce avec son ho­mo­ny­me Troy­en­ne — va s’en­ten­d­re avec Vau­clin pour faire épou­ser Susy à Nick: ils met­tront quel­ques chèques dans la cor­beil­le de ma­ria­ge pour fa­ci­li­ter les débuts de ce jeune ménage et s’ar­ran­geront pour leur offir aussi pro­vi­soi­re­ment la plus écos­sai­se des hos­pi­ta­lités dans leurs différen­tes vil­las. Tant pis pour le Mar­quis Con­tran de Cham­pa­nay, à la veil­le de de­venir Duc, à qui Agnès réserve Susy! Après la cérémonie nup­ti­a­le Agnès se mon­tra belle jou­eu­se en don­nant une somp­tu­eu­se fête avant les prépa­ra­tifs du voy­a­ge de noce. Ainsi Nick et Susy passèrent heu­reu­se­ment leurs pred’épou­ser un étran­ger mul­ti­mil­li­on­nai­re, en la com­pag­nie de qui on ne la voit ja­mais, car son exis­ten­ce n’est qu’un flirt con­ti­nu­el. Dans la de­meu­re des ri­chis­si­mes Vau­clin, Agnès règne en sou­ver­ai­ne, tan­dis que Susy ne fait que sub­sis­ter. Le mari, Al­fred Vau­clin, est un fi­nan­cier de gran­de en­ver­gu­re à qui le foyer con­ju­gal sem­ble tou­jours désert, même et sur­tout quand sa femme y est. Car Agnès aussi flir­te à out­ran­ce avec Ni­co­las Dambière, ro­man­cier sous le pseu­do­ny­me de Nick qui a pu con­ser­ver son indépen­dan­ce, bien que ses re­ve­nus men­su­els fus­sent di­mi­nués de trop de pa­piers refusés par les édi­teurs. C’est d’ail­leurs Susy que Nick choi­si­rait pour femme si la ro­ma­nesque jeune fille n’avait pas peur de la misère.


FILM-RE­VUE

BU­RI­DAN

LE HÉROS DE

LA TOUR DE NESLE

d’après le roman de Mi­chel ZE­VA­CO Epopée d’Amour et de Com­bats en 6 Epo­ques (Edi­ti­ons J. Tal­lan­dier) Cinéma­to­grap­hie et Re­con­sti­tu­ti­on his­to­ri­que de Pier­re MA­RO­DON

Résumé des deux premières épo­ques

|î EHAN Bu­ri­dan et sa fiancée quit­tent la cha­pel­le. Dans le cortège, Mar­gu­e­ri­te de Bour­gog­ne, reine de Fran­ce, du haut de son char, a appelé Stra­gil­do, l’exécu­teur aveu­g­le de ses désirs les plus se­crets, et lui a donné l’or-

Bu­ri­dan, ainsi que Gau­tier et Phi­lip­pe d’Aul­nay, ont été con­vo­qués au ren­dez-vous.

Mar­gu­e­ri­te et ses deux soeurs courent à la Tour de Nesle, lieu du ren­dez­vous.

Les deux frères sont arrêtés et jetés dans la Seine. Bu­ri­dan les sauve.

dre de lui ame­ner, le soir même Bu­ri­dan et ses deux amis à la Tour de Nesle.

Ma­rig­ny est le père de Myr­til­le, mais la jeune fille l’ig­no­re. Myr­til­le est arrêtée par Va­lois.

Une scène ter­ri­ble éclate entre Ma­rig­ny et Va­lois.

Lan­cel­ot ra­con­te qu’il a été jadis au ser­vi­ce de Char­les de Va­lois, qui al­lait épou­ser Anne de Da­mans, dont il avait eu un en­fant. Mar­gu­e­ri­te de Bour­gog­ne avait poig­nardé Anne de Dra­mans et avait donné à Lan­cel­ot l’ordre de noyer l’en­fant. Lan­cel­ot n’avait pas obéi.

FILM AU­BERT - BRUXEL­LES

FILM-RE­VUE

Notes d’un pro­fa­ne

Ils Jou­ent au film cen­suré!

Quand deux Bel­ges se ren­con­trent, ils com­men­cent par aller pren­d­re un verre. Le Belge a tou­jours soif. Comme Pan­ur­ge, il dort salé. Puis, le verre pris, ils cher­chent le moyen le plus ef­fi­ca­ce de con­tour­ner, d’éluder une loi, ne fût-ce que pour en­nuy­er le légis­la­teur. 11 en est ainsi de la loi sur les jeux, de la loi sur l’alcool, de la loi sur la journée de huit heures, il en est ainsi de la loi qui ex­clut les en­fants qui n’ont pas seize ans de cer­tai­nes séances cinéma­to­grap­hi­ques. Je ne suis pas sans sa­voir que la po­li­ce veil­le; que les in­frac­ti­ons sont presque im­pos­si­ble. Seu­le­ment l’in­ter­dic­ti­on des films préten­du­ment dangeu­reux pour la prime jeu­nes­se a produit un effet assez in­at­ten­du, dont je vais vous nar­rer les péripéties d’une plume di­ri­gen­te.

Il va de là que, pour les gos­ses, les films qu’ils ne peu­vent voir ont l’irrésis­ti­ble at­trait du mystère. Si ces jeu­nes cu­ri­eux pou­vai­ent les voir se dérou­ler, ou bien ils ne com­pren­drai­ent pas, ou bien ce que l’on trou­ve dangeu­reux pas­se­rait in­a­perçu. Main­te­nant dans telle ville que je sais, il s’est passé ceci: des en­fants se sont pro­curé le scénario d’un film non contrôlé par la cen­su­re, ils sont aller voir les pho­to­grap­hies à l’entrée du cinéma et ils les ont étudiées. Ils ont fait une re­con­struc­ti­on quasi complète de l’in­tri­gue, puis, ils ont joué le film chez eux, s’im­pro­visant ac­teurs et ac­tri­ces dans un gre­nier fai­sant of­fi­ce de stu­dio. « Dans un gre­nier qu’on est bien à 15 ans! » comme on chan­tait, à peu près, jadis.

Si ce di­ver­tis­se­ment se généra­li­se, l’es­poir du pays ne s’amu­se­ra plus à jouer Co­lin-Mail­lard, saut-de-mou­t­on, à l’es­car­po­let­te et au kno­ta­bos, au dia­bo­lo et au cerf-vo­lant. Même l’en­ky­tolé et la main chau­de leur sem­bleront bien vieux jeu. Par bri­bes et mor­ceaux, ils ap­pren­dront ce qui se passe sur l’écran où sont pro­jetées les his­toi­res des­tinées aux grands, ils en par­leront entre eux, ils feront des expérien­ces de métap­hy­si­que

comparée sur la na­tu­re desquel­les je n’in­sis­te point.

Les conséquen­ces? Vous les de­vi­nez. Chez les gos­ses sus­dits, qui, donc, ont re­con­sti­tué chez eux un film in­ter­dit aux en­fants, il s’est passé une chose assurément in­at­ten­due: une des pe­ti­tes fil­les, âgée de qua­tor­ze ans, a porté la re­po­pu la­ti­on à l’ordre du jour, — ou plutôt à l’ordre de la nuit — avec la col­la­bo­ra­ti­on d’un gamin de qua­tor­ze ans et demi. La mère et l’en­fant se por­tent bien. Quant au père, il peut se glo­ri­fier d’être le plus jeune papa de Fran­ce et de Na­var­re. On peut dire, de ces gos­ses, qu’ils ont perdu leur vertu, mais pas leur temps.

Eh bien, voyez com­ment sont fait nos lois. Le jeune papa, n’ayant pas quin­ze ans, n’ayant donc pas en­co­re de carte d’iden­tité, doit avoir éprouvé une cer­tai­ne gêne en fai­sant la décla­ra­ti­on de nais­san­ce de son re­je­ton: il a dû avou­er, à l’em­ployé de l’état-ci­vil, que léga­le­ment il n’avait pas en­co­re d’in­di­vi­du­a­lité, et il venait d’en créer une! De­vant la loi, il est en­co­re un en­fant, comme celui dont il est le père. Et, vous allez voir: lorsque le jeune père et mère

auront at­teint l’âge de seize ans, et pour­ront donc as­sis­ter à la représen­ta­ti­on d’un film non cen­suré, ils seront les pre­miers à s’écrier:

— Et c’est tout? Ah, zut! On avait

cru que ce se­rait plus crous­til­lant. Tout

ce qu’on nous mon­tre là, il y a un petit mo­ment qu’on le sait!

Par la loi qui in­ter­dit l’entrée des cinémas, pour cer­tains films, aux en­fants de moins de seize ans, on a éveillé leur cüri­o­sité.Le théâtre de per­son­nes en âge de ne plus faire de bêtises est de­venu la porte derrière la­quel­le il se passe quel­que chose. Et lorsqu’ar­ri­ve le jour de gloi­re fixé par notre chas­te gou­ver­ne­ment, le jour où ils auront seize ans, comme Manon où, brusque­ment la loi leur confère le droit de sa­voir de quoi il re­tour­ne, ils assiége­ront les cinémas, par sim­ple cu­ri­o­sité, et pour voir si 1 on n a pas trop éman­cipé les « vieux ». G. P.


FILM-RE­VUE

VIR­GI­NIA VALLI

LE VEIL­LEUR OU RAIL

Du haut de son poste, l’ai­guil­leur veil­le sur les rails qui s’en­tre­croi­sent il tient dans sa main la vie de mil­liers d’êtres.

Le poste d’ai­guil­la­ge de Noyo était un des plus im­por­tants du dis­trict. De mi­nuit à midi, David Tay­lor, l’ai­guil­leur-chef veil­lait, rem­placé pen­dant les douze heures sui­van­tes par son aide, l’oncle Billy.

Les heures de garde passées, David

der son mari à ne plus louer la « cham­bre d amis ». Mais David lui ex­pli­quait la néces­sité de pren­d­re un pen­si­on­nai­re, afin que de pe­tits re­ve­nus supplémen­tai­res leur per­mis­sent de se ren­d­re entièrement prop­riétaire de leur mai­son, et Saly s’in­cli­na de­vant la néces­sité: le soir-même, Joe Sta­mich ar­ri­va au poste et ac­cep­ta leur hos­pi­ta­lité.

La plus heu­reu­se de cette in­trusi­on fut Ger­tru­de. Une co­quet­te­rie effrénée la

5ce­ne­from"THE SIG­NAL TOWER S+amn£Vl­R­GI­NIA, VALU, Sup­po­sed by WAL­LA­CE BEERY and ROC­KUF­FE FEL­LO­WES

se hâtait vers sa mai­son où l’at­ten­dai­ent sa femme Sally, aussi char­man­te qu’ef-fec­tu­eu­se, et son fils Sonny, un joli bam­bin de 4 ans. Jus­te­ment, ce jour-là, la cou­si­ne Ger­tru­de était arrivée de la ville. Par con­tre, l’oncle Billy venait de re­ce­voir son ordre de re­trai­te, l’ordre por­tant éga­le­ment que le rem­p­laçant ar­ri­ver­ait le soir-même. Le départ de l’oncle Billy at­tris­tait la pe­ti­te fa­mil­le, mais Sally vou­lait en pro­fi­ter pour déci­pous­sait à ag­ui­cher Joe, qui répon­dait à ces avan­ces, tout en mar­quant une réelle préférence pour Sally. Mais l’âme honnête et droi­te de la jeune femme éprou­vait une vive répug­nan­ce pour ces flirts équi­vo­ques et d’ac­cord avec son mari, elle ren­voya Ger­tru­de dans sa fa­mil­le.

Un peu ef­frayée par la présence du sin­gu­lier ai­de-ai­guil­leur, Sally pria David de lui con­fier une arme. Sonny l’alla

FILM-RE­VUE

cher­cher au poste; son père déchar­gea le re­vol­ver, avant de le lui re­met­tre, mais l’astu­ci­eux bam­bin réussit à sub­ti­li­ser une car­tou­che qu'il glis­sa, sur le che­min du re­tour, dans le char­geur. Pour tran­qui­li­ser sa jeune femme et pour cal­mer ses pro­p­res inquiétudes, David sig­ni­fia à Joe son congé.

Malgré tou­tes ces précau­ti­ons, l’ai­guil­leur, au haut de son poste avait le coeur serré d’an­gois­se, ce soir-là. Tout près de lui, le télégrap­he scan­dait ses ap­pels.

Il prit la com­mu­ni­ca­ti­on: un ac­ci­dent venait de se pro­dui­re; une rup­tu­re avait séparé la lo­co­mo­ti­ve et son ten­der du reste d’un train de mar­chan­di­ses; les wa­gons des­cen­dai­ent à toute al­lu­re dans la vallée, et l’ex­press ar­ri­vait sur la même

force décuplée de son éner­gie ar­ri­vait à disjoind­re les rails, au mo­ment où le train meur­t­rier se préci­pi­tait en trom­be dans la vallée. Juste à ce mo­ment l’ex­press ar­ri­vait en sons in­ver­se, la voie était hérissée par David, de tor­ches lu­mi­neu­ses et le méca­ni­cien stop­pait.

Pen­dant que l’ai­guil­leur re­ce­vait des féli­ci­ta­ti­ons, Sonny ac­cou­rait gre­lot­tant, trempé par la pluie et bal­bu­ti­ant: «Papa, vite, Joe, à la mai­son, défoncé les por­tes. » Mais à peine avait-il ter­miné que Sally el­le-même ar­ri­vait, éche­velée et ha­g­ar­de. 11 y avait une heure Joe était venu frap­per à la porte, de­vant le mu­tis­me ob­stiné de la jeune femme, il avait pénétré dans la mai­son; de cham­bre en cham­bre il l’avait pour­sui­vie; pour

Scene fronT­HE- SIG­NAL TOWER Sbat-rin VIR­GI­NIA VALLI Sup­por­ted WAL­LA­CE: BEE.R.Y and ROC­KUF­FE., FEL­LO­WES

voie; dans quel­ques in­stants un choc épou­van­ta­ble al­lait se pro­dui­re. Une an­gois­se folle s’em­pa­ra de l’ai­guil­leur, et, con­scient de sa lour­de res­pon­sa­bi­lité, il prit rapi­de­ment la déci­si­on de préci­pi­ter au fond du ravin le train dangeu­reux. Dans la nuit, sous la tempête, avec une hâte in­ouie, David débou­lon­nait les rails, il se déchi­rait les mains; mais toute sa

l’ef­fray­er, elle avait saisi le re­vol­ver qu’elle croy­ait déchargé; mais en le bra­quant sur lui, le coup était parti et Joe était tombé, frappé au cœur.

Et Sonny, d'un air pi­teux, avoua le vol d’une «ar­tou­che afin de pou­voir viser « comme papa », et la joie du danger évité les serra da­van­ta­ge l’un con­tre l’autre.

UNI­VER­SAL FILM 28, rue St. Mi­chel 28,

Bruxel­les


FILM-RE­VUE

OPI­NI­ON PU­BLI­QUE

lifr

Comme on lui de­man­dait pour­quoi et com­ment il avait conçu OPI­NI­ON PU­BLI­QUE, Char­lie Chap­lin s’ex­pri­ma en ces ter­mes:

« Je n’ai trans­porté cette his­toi­re à l’écran qu’afin de pou­voir ex­pri­mer la beauté de la vie, con­den­ser ces mi­nu­tes d’in­ten­se émo­ti­on et ar­ri­ver à dis­trai­re le pu­blic. Après tout, que cher­che-t-on dans la vie, si ce n’est la beauté, beauté de la joie, beauté des lar­mes! La beauté exis­te en tout dans le bien comme dans le mal, mais seuls les ar­tis­tes et les poètes sa­vent l’y re­trou­ver. Un ta­bleau représen­tant un nau­fra­ge en mer, un autre un Saint-Ge­or­ges et le dra­gon, nous sem­blent, quant au fond, ter­ri­fi­ant, mais nous trans­por­tent au point de vue des­sin et ar­chi­tec­tu­re. L’ana­ly­se du sujet glace le coeur, le sens ar­tis­ti­que il­lu­mi­ne l’âme de beauté.

» Le but du cinéma est de nous trans­por­ter du monde dans le­quel nous vi­vons dans le roy­au­me de la beauté. Ce but ne peut être at­teint qu’en côtoy­ant de très près la vérité. Plus nous som­mes in­strui­ts plus nous con­nais­sons la vie, plus nous avons be­soin de vérité. Pour dis­trai­re le pu­blic, il faut le con­vain­cre

de réalis­me. Dans « Opi­ni­on Pu­bli­que », j’ai fait mon pos­si­ble pour faire vivre mon his­toi­re. Don­ner de la vie non seu­le­ment à des héros et à des traîtres, mais à des êtres hu­mains, hom­mes et fem­mes agis­sant avec tou­tes les pas­si­ons que Dieu leur a données.

» Mon seul but a été: dis­trai­re le pu­blic. Mais, si un peu de mo­ra­le s’est in­fil­trée dans mon roman, cette mo­ra­le n’est là que pour prêcher à ceux qui ont été désil­lu­si­onnés une meil­leu­re compréhen­si­on et un peu de tolérance... 11 est si fa­ci­le de con­dam­ner! Si dif­fi­ci­le de com­pren­d­re et de par­don­ner, nous som­mes tous con­duits par la des­tinée, mais, qu’est-ce la Des­tinée? Je ne sais.

>> Si j’in­sis­te sur le point que la vérité a été mon guide dans ma dernière pro­duc­ti­on, c'est que j’ai traité la com­po­si­ti­on et la tech­ni­que de façon tout à fait différente de ce qui a été fait jusqu’ici.

» J’ai re­mar­qué que dans les mo­ments d’émo­ti­on in­ten­se, les fem­mes comme les hom­mes, es­sai­ent tou­jours de ca­cher leurs vrais sen­ti­ments plutôt que de les ex­pri­mer. C’est cette méthode que j’ai sui­vie, dans mon désir d’être aussi réalis­te que pos­si­ble. »

A votre ser­vi­ce

1° Notre « Boite aux Let­tres » est gra­tui­te. 2° Il est répondu à trois ques­ti­ons par se­mai­ne.

3° Posez Vos ques­ti­ons séparément et nu-méro­tez-les.

4° N’avons pas be­soin de connaître votre nom ni adres­se: sig­nez d’un pseu­do.

AU­RO­RE. — 1°) Ce produit n est pas en­co­re connu ici.

2°) On bou­che alors l’ou­ver­tu­re avec un peu de cire blan­che dur­der.

N. B. — Ces répon­ses plai­sent « l’Académie de Beauté », quoi?

MI LENK A. — J. Bar­ney Sher­ry est né en 1865; ne connaît que l’An­glais; marié à Jenny Ring­ham: adres­se: c/o 6015 Hol­ly­wood Boul­vard, Hol­ly­wood (Cal.) Ü. S. A.

JENNY. — 1 °) Vous pour­riez vous adres­ser à la « Gran­de Li­brai­rie » (Anct. Fôrst) rue des Tan­neurs. E/V.

2°) Pour de­venir ar­tis­te de cinéma il faut avoir, en pre­mier lieu, une forte chan­ce, puis être pho­togénique et en der­nier lieu avoir du ta­lent.

DEN­TOR. — 1°) Bet'y Comp­son vous en­ver­ra gra­tui­te­ment sa photo; adres­se: c/o Pa­ra­mount Pic­tu­res, 6284, Selma Ave­nue, Hol­ly­wood (Cal.)

2°) Paul Ber­nard, adres­se: p/a, 3. rue de

Ro­croy, Paris.

MAR­CEL. — 1°) Ei­l­een Percy, est née à Bel­fast en 1898; mariée à Ul­rich Busch; adres­se: c/s Fox Stu­dios. 1401 Wes­tern Ave­nue, Los An­ge­les (Cal.) U. S. A.

2°) Régi­nald Denny, adres­se: Uni­ver­sal Stu­dios, Uni­ver­sal City (Cal.) U. S. A.

3°) Gla­dys Wal­ton, adres­se: 456 South Wes­tern Ave­nue, Les An­ge­les (Cal.) U. S. A.

N. B. — En­voi­ent tous gra­tui­te­ment leur photo.

ROSIT A. — 1°) C’est un pro­jet in­sensé; on meurt de faim aux Etats Unis comme en Fran­ce et les stu­dios de Hol­ly­wood sont as­sail­lis pour

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une jambe de pau­vre dia­ble qui courent le ca­chet.

2°) René Lorsay est mort; il fai­sait un petit rôle de 1« At­lan­ti­de ».

3°) San­dra Mi­lo­wan­off, Ge­or­ges Bis­cot, Fer­nand Her­mann et Ed iMathé ne jou­ent plus en­sem­ble.

QUE­RI­DO. — Ge­ni­ca Mis­si­rio vient de tou:ner dans « Le Ca­va­lier Fantôme ». Com­ment pou­vez-vous-sup­po­ser qu’un ar­tis­te, vu de l’écran, ait un défaut de lan­gue?

QUIEU SALIE? — 1°) Le sous­signé a qua­tre-vingt-dix neuf ans, et tra­vail­le au moyen de iri­ples, lu­net­tes; vous voilà fixé!

2°) Ap­proxi­ma­ti­ve­ment: 1’« At­lan­ti­de » et « Robin des Bois » (3.500 m.); les Op­primés (3.000 m-).

3°) « Le Crime d’une Sain­te » dis­tri­bu­ti­on:

Cor­vel (Gas­ton Jac­quet); Ro­bert Des­ro­ches (La-grenée); Flo­ri­mond (Pien­re Step­hen); Kern­a­dee (Ar­mand Han ernie); Mme de Kern­a­dee (Céline James); Ber­the (Mireil­le Yvan).

PICKE ORD-TOOL. — î°) Jack Pick­ford est veuf d’Olive Tho­mas; il s’est re­ma­rié le 30 juil­let 1922 avec Ma­ri­lyn Mil­ler à 2 heures 30 de l’après midi par l’of­fi­ce du Rev. Neal Dodd en l’Eg­li­se « Church around the Cor­ner » à Hol­ly­wood. Le témoin de Ma­ri­lyn était sa soeur Mrs. John Steel Sween­ey; celui de Jack était Vic­tor Her­man.

2°) Harry Phil­bin, la ta­len­tu­eu­se ar­tis­te de « Che­veaux de Bois » est âgée de 19 ans.

3°) Gen­ni­ca Mis­si­rio es: Rou­main et âgé de 30 ans en­vi­ron.

TOMMY. — 1°) Shir­ley Mason est venue de S. Ber­nard Dur­min.iq; elle ne s’est pas en­co­re re­ma­riée.

2°) Fer­nand Her­mann est veuf de la can­ta­tri­ce Angèle Grill, décédée en oc­to­b­re 1921.

3°)Wal­ter Hiers s’est marié en 1923 avec Miss Adah Mac Wil­li­am; son épouse est une per­son­ne très svel­te; lui ne pèse que 125 kgr.

AMOU­REU­SE. — 1°) Wanda Haw­ley, mariée en 1916 à Allen Bur­ton, s’en est di­vorcée en 1923 parce qu’il vi­vait aux frais de Wamda, et qu’il ne vou­lait pas tra­vail­ler.

2°) Char­ley Chap­lin, adres­se: A’hlétic Club. Les An­ge­les (Cal.) U. S. A.

3°) Ge­ne­vie­ve irélix, adres­se: 35, rue du Sim­p­lon, Paris.

N. B. — Aux ques­ti­ons nous par­ve­nues après le Di­man­che sera répondu dans le pro­chain numéro.

AS-TI­COT. — Viola Dana est née à Brook­lyn New-York (U. S. A. le 28 juin 1898; dès l’âge de 16 ans elle était déjà venue de John Col­lins; en­co­re tou­jours céli­ba­tai­re; est la sœur de Shir­ley Mason et Edna Flu­giruth; son véri­ta­ble nom est Viola Flugruth; elle a des che­veux bruns et yeux verdâtres; me­sure 1.48 m. et pèse 100 li­vres; adres­se: 7070 Franklin Ave­nue, Los An­ge­les (Cal.) U. S. A.

GEO-GEO — Pris­cil­la Dean est née à New-York (U. S. A.) en 1896; mariée à son par­te­nai­re de la « Vier­ge de Stam­boul » Whee­ler Oak-man; pas d’en­fants; est améri­cai­ne; che­veux et yeux bruns; me­sure i .63 m.; adres­se: c/o 6015 Hol­ly­wood Boul­vard, Hol­ly­wood (Cal.) U. S. A.

N. B. — Nous avons beau­coup de rai­son pour croi­re que vous n êtes pas in­con­nu jdu précédent et vi­ce-ver­sa, pas vrai?

CLE­O­PA­TRE. — Nor­man Kerry ne possède que l’An­glais. Marié, mais d’après les dernières nou­vel­les en in­stan­ce de di­vor­ce; adres­se: Uni­ver­sal Stu­dios, Uni­ver­sal C:ty (Cal.) U. S. A.

2°) Her­bert Rawl­in­son, adres­se: 1735 High­land Ave­nue, Hol­ly­wood (Cal.) U. S. A.

3°) Lila Lee, adres­se: Lasky Stu­dios, Vine Street, Hol­ly­wood (Cal.) U. S. A.

N. B. — Il n’est répondu qu’à trois ques­ti­ons par se­mai­ne.

CON­STANT STE­VENS Jr. — 1°) Her­bert Rawl­in­son, voyez adres­se réponse N° 2 à « Java ».

2°) Elai­ne Ham­mer­stein, adres­se: c/o Sel­z­nich Pic­tu­res Fort Lee, New-Jer­sey, U. S. A.

3°) Tom Mix. adres­se: 5841 Carl­ton Way, Hol­ly­wood (Cal.) U. S. A.

SANE GRAY. — Les scènes dont vous nous par­lez Ma­da­me, n’ont pas be­soin d’être décri­tes. Nous ne voy­ons pas que cela puis­se ren­d­re un grand ser­vi­ce.

ADEL­QUI. — 1 ) Il faut croi­re que votre idée n’est pas po­pu­lai­re, puis­que le film dont vous par­lez a tté sifflé lors de la présen­ta­ti­on.

2) Ecri­vez à Léon Ma­thot si, vous vou­lez, mais il ne répon­dra pas; il est marié.

3) Agnès Sou­ret était d’ail­leurs une mau­vai­se ar­tis­te; elle a re­noncé à l’art muet.

DE­RI­NA. — 1 ) San­dra Mi­lo­wan­off est mariée à G. de Meck; ils ont une pe­ti­te fille.

2) On n’est pas néces­sai­re­ment de l’an­cien siècle parce qu’on veut empêcher les en­fants de faire des bêtises.

3) I! est par­fois délicat de de­man­der ces renseig­ne­ments. Au fond, c’est un peu puéril.

NOC­TUR­NE. — 1) Sig­no­ret, « Le Rêve », «Le Père Gorid», « Roger la Honte ».

2) Pe­ti­te amie, vous vous éner­vez trop et pre­nez les cho­ses au tra­gi­que. Tout a un temps, vous vous las­se­rez peut-être de vou­loir faire du ciné. Ne mau­dis­sez pas votre maman qui veut votre bien. Vous pou­vez écrire au met­teur en scène en ques­ti­on, mais il ne vous répon­dra pas.

3) Mar­jo­rie Daw est née dans le Co­lo­ra­do aur Etats Unis en 1902, de son véri­ta­ble nom Mar­ga­ret House.

VE­S­U­VE. — 1) La première séance de cinéma date de Noël 1895.

2) On tour­na réel­le­ment «La Terre du Dia­ble» dans le cratère de vo­tre_ pseu­do.

31 Croy­ez-vous réel­le­ment que cette soi-disant école de cinéma serve à pra­ti­quer la trai­te des blan­ches? Nous sa­vons bien qu’un des di­rec­teurs est un tra­fi­quant, mais nous ne pou­vons croi­re que la po­li­ce le lais­se­rait faire.

NEMO

N. B. — Aux ques­ti­ons nous par­ve­nues après le di­man­che, sera répondu dans le pro­chain numéro.

Echos

L’AR­RI­VIS­TE — La présen­ta­ti­on de « l’Ar­ri­vis­te », qui a eu lieu à l’Au­bert-Pala­ce à Paris, a été un véri­ta­ble tri­omp­he. La réali­sa­ti­on cinéma­to­grap­hi­que du roman de Féli­cien Champ­saur est ad­mi­ra­ble en tous points. C’est un film Français de grand style, à la mise en scène luxu­eu­se, à la photo ad­mi­ra­ble, à l’in­ter­préta­ti­on ma­gi­stra­le. C’est en un mo; un film ex­ces­si­ve­ment pu­blic et très com­mer­ci­al.


Of­fi­ce Général Cinéma­to­grap­hi­que: Place de Brou­ckère, 22, Bruxel­les

lmp, Ex­cel­si­or, s.a. — An­vers

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TJno scène dir film sen­sa­ti­on­nel

CHU-CHIN-CHOW

avec la célèbre ar­tis­te BETTY BLY­THE dans le rôle prin­ci­pal