Programme from 8 to 13 Oct. 1921



Booklet

Bron: FelixArchief nr. 1968#297

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CINÉ-RE­VUE —

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O ANNÉE. — N3 28.

1921

Tan­dis que nous écrivons ces lignes, Char­iot — ou plus ex­acte­ment Char­lie Chap­lin — quitte Paris pour Berlin et peut-être Brux­elles. Nous avons lu à satiété æ

la récep­tion que fit Lon-

(1res à cet en­fant chéri dont la pop­u­larité égale le tal­ent: aucun em­pereur, sou­verain ex­o­tique ou po­ten­tat ne con­nut plus débor­dante bi­en­v­enue. Paris, où le héros du jour ne passa qu’incog­nito, fuyant l’exubérance peut-être ex­ces­sive de ses ad­mi­ra­teurs et ad­mi­ra­tri­ces d’outre-Calais, ne re­cueil­lit de sa vis­ite que quelques clas­siques in­ter­views, la promesse d’appraître en chair et en os aux délégués de l’Union des Artistes Dra­ma­tiques, Lyriques et Cinématographiques, et enlln son adhésion à une représen­ta­tion au bénéfice de cette œuvre.

Puis, une let­tre émou­vante, parue dans les colonnes de Cinémag azine, et re­pro­duite par la plu­part des or­ganes cinématographiques français, fut envoyée à celui dont on connaît la bonté et le cœur généreux. Nous en re­pro­duisons ici une par­tie:

« Il y a, en France, des tout-pe­tits qui ont

af­freuse­ment souf­fert de la guerre, de cette guerre vic­to­rieuse qui nous laisse meur­tris. Ces «pe­tits» souf­frent en­core; il y a des «kids» qui n’ont plus de papa; d’autres qui n’ont rien ou presque rien pour se vêtir.

Il y a des mil­liers d’en­fants que la guerre a fait or­phe­lins et misérables: se sont les en­fants des régions dévas tées du nord de la France . Voulez-vous leur don­ner un peu de joie?

Eh bien, con­sen­tez à paraître une seule et unique fois de­vant un écran parisien sur lequel sera pro­jeté un de vos films. In­terprétez le le moin­dre sketch ... Soyez un in­stant le Char­iot du cinéma... et la re­cette folle que vou» ferez, j’en suis sûr, vous la remet­trez aux tout pe­tits « kids » de chez nous. » L. Dou­blon. Le grand artiste ne pourra rester in­sen­si­ble à de telles in­stances. Il prêtera son con­cours à une fête de charité or­ga­nisée par Miss Ann Mor­gan, en faveur des or­phe­lins des régions dévastées. Char­iot y in­terprétera un sketch à sa façon. -

Voilà qui est bien, puisque ce sont les pe­tits

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CINÉ-RE­VUE —

mal­heureux qui prof­iteront de l’aubaine, des pe­tits « kids » — comme cel ui que Char­iot, dans son dernier film, dont nous en­tre­tien­drons plus loin Je lecteur, re­cueille et adopte, — et qui ont tant be­soin de pain, de rire et de bons bécots, depuis que la guerre a passé, laboureuse de vil­lages et tueuse d’hommes. L’appel fait au cœur généreux de Char­lie Chap­lin a été en­tendu, voilà qui est bien. Et pour­tant, sen­tez-vous comme nous, lecteurs, qu’il n’eut point fallu dicter « la façon de don­ner » à l’ami des gosses,' au généreux Char­iot. Sans amoin­drir en rien les bonnes in­ten­tions de M. Louis Dou­blon, il nous reste un peu de re­gret de ce qu’elle enlève à son des­ti­nataire la spon­tanéité d’un beau geste...

«The Kid» (le Gosse)

C’est* la dernière pro­duc­tion in­terprétée par Char­iot, le petit Jackie Coogan et Edna Pur-viance. Nous ne pou­vons mieux faire que de la présen­ter au pub­lic belge, paç l’or­gane de « Scénario », dont l’opiri­ion au­torisée fait loi:

« Dès le début, le film s’im­pose par une présen­ta­tion hu­maine, vraie, bru­tale, im­pres­sion­nante: une présen­ta­tion Balza­ci­enne. « La Femme... celle qui a com­mis la faute de croire à l’Amour... et qui sort de l’asile avec l’en­fant qu elle1 eut de l’homme dont elle fut le caprice — «L’Homme... un pein­tre élégant — celui qui esl fier de ce qu’il ap­pelle « son œuvre ». Il a séduit la Femme et, avec sa photo, tombée par mégarde dans le feu, il al­lume une cig­a­rette. La Femme as­siste à un maria-

THE KID

Le dernier lilm de C'Iiar­lic Chap­lin dan» lequel le laineux comédien s'est Mii'|)a»»é cl at­teint aux extrême» lim­ites du vom­ique et du sen­ti­ment

— CINÉ-RE­VUE

ge... puis ne sachant com­ment élever l’en­fant, elle l’aban­donne dans une su­perbe au­to­mo­bile, avec un mot im­plo­rant pitié pour l’or­phe­lin. Mais l’auto est volée par des ban­dits qui déposent le gosse dans un faubourg, à côté d’une boîte à or­dures. A par­tir de ce mo­ment, le film de­vient shake­spearien: une ragi-eomédie comme eut pu en en­fan­ter le génial Homère Bri­tan­nique — Char­iot, roi des gueux, décou­vre l’en­fant, le re­garde, le berce, puis, trop pau­vre pour s’en charger, va le re­placer où il l’a trouvé. Mais on l’ob­serve: il a peur d’être pris pour un misérable qui aban­donne l’en­fant... et les cir­con­stances se muuiplient, de telle sorte qu’il doit l’emmener dans sa mansarde, où il l’in­stalle de façon inénarrable, en sus­pen­dant à des fi­celles une cafetière qui lui sert de biberon.

Cinq ans après, il a dressé le gösse à jeter des pier­res dans des vit­res, et, suiv­ant à dis­tance l’itinéraire con­venu, Char­iot-vit­rier re­pose les car­reaux et se fait de bonnes journées. Ce petit être est de­venu le but de sa vie et il l’adore». Mais le gosse tqmbe malade, l’As­sis­tance Publique s’en mêle. Comme il n’est pas le père, ou lui dénie le droit de s’oc­cu­per de l’être qu’il a sauvé et élevé. Affolé, plein de douleur, Char­iot lutte désespérément con­tre ceux qui n’enlèvent l’en­fant que par la force, et finit par le leur ar­racher. Sur ces en­tre­faites, la mère, de­v­enue ac­trice, songe tou­jours au petit aban­donné, le re­mords la ronge, elle se dévoue à tous les pe­tits. Elle avait déjà sec­ouru l’en­fant sans savoir que

c’était le sien. Mais le pa­pier jadis écrit par » elle et trouvé par l’In­specteur de l’As­sis­tance, l’éclaire. Elle retrouve le petit rap­porté au com­mis­sariat par le sur­veil­lant d’un asile de nuit où Char­iot a couché avec lui, fuyant la jus­tice mise à ses trousses par l’As­sis­tance publique. Elle le gardera chez elle, et fera partager sa vie à Char­iot, digne d’être le papa du « gosse ». -

Ce résumé ne donne qu’une bien faible idée du scénario dans ses grandes lignes; mais le séenario n’est qu’un des éléments du film. La mise en scène émaillée de trou­vailles ab­sol­u­ment géniales, le jeu in­com­pa­ra­ble de Char­iot, tour à tour irrésistible de drôlerie et an­gois­sant dans la douleur, l’in­terprétation ex­tra­or­di­naire du « gosse » lui-même, en­fant prodige qui est cer­taine­ment la plus grande révéla­tion de «gosse» qu’il nous ait été donné de voir, le choix du moin­dre des in­terprètes, la com­po­si­tion du moin­dre des per­son­nages, l’ob­ser­va­tion de mul­ti­ples détails font de cette œuvre, non seule­ment du vraisem­blable, mais de la vie, la vie même, avec toutes ses laideurs, toutes ses in­jus­tices, ses an­goisses et ses bouf­fon­ner­ies.: H y a au­tant de génie dans .le geste de Char­iot, obligé de se lever rapi­de­ment alors qu’il est nu sous sa cou­ver­ture, util­isant le trou de cette cou­ver­ture pour y passer sa tète et se lever d'un bond avec une robe de cham­bre im­pro­visée, qu’il y en a dans son masque de douleur auprès du « gosse malade » et dans sa déchi­rante in­dig­na­tion en présence de ceux qui veil­lent le lui ar­racher. La photo, pleine de re­lief et de lumière, auréole cette œuvre dont le découpage est telle­ment part ait; qu’elle pour­rait presque se passer de sous-titres. Il faudrait un vol­ume pour in­di­quer tout ce qui mérite d’être sig­nalé dans ce film dont chaque scène est une trou­vaille, où chaque geste est élo­quent, d’où se dégage à chaque minute de l’an­goisse ou de l’es­prit, mais qui ne nous offre pas un seul mètre de ba­nalité. »

Char­lie Chap­lin à la ville

et Char­iot à l’écran

Qu’on ne s’y trompe pas cepen­dant, ce n’est pas le comique dont toutes les at­ti­tudes sont des trou­vailles, que nous ver­rons déam­buler sur l’as­phalte du boule­vard Anspach — si tant est qu’il veuille bien ne pas ou­blier Brux­elles dans sa croisière à tra­vers les grandes cap­i­tales d'Eu­rope. Le mon­sieur qu’ont fêté Lon­dres, Paris et Berlin, n’a pas dé pe­tite crotte de mous­tache sous le nez. Il n’a pas de pieds plats, ni ne marche avec les talons en dedans.

Il porte une canne, mais elle n’est pas flex­i­ble comme le caoutchouc. Son cha­peau est un sim­ple melon, nulle­ment ca­bossé. Son pan­talon n’est ni trop large ni trop long pour sa mo-


CINE-RE­VUE —

igitt»

deste taille. Pas de ja­que­tte en queue de pie, mais un ve­ston de Col­bert sor­tant du bon faiseur qui se réjouit d’avoir sa clientèle. Nous ne le ver­rons pas ra­masser de gosses près des poubelles, ni ameute? nos pais­i­bles pop­u­la­tions par ses façons ex­cen­triques. Char­lie Chap­lin est un per­son­nage con­sidérable au­tant que con­sidéré...

Ev­idem­ment, il eut été in­fin­i­ment plus drôle de ren­con­trer le héros avec le physique de l'em­ploi et de le voir évoluer au vu et au su de tous comme dans les stu­dios. Mais pas plus qu’il n’est per­mis au sim­ple mor­tel de voir Sacha Gui­try ou An­toine dans les coulisses, il ne nous sera donné de voir le « deus ex-machina » de tant d’hi­la­rants sketchs, avec les al­lures et la tenue bur­lesque qui lui ont ac­quis la célébrité.

Con­tentons-nous de rap­peler en quelques mots le tempéra­ment, le car­actère, la manière enfin de celui dont l’ap­pari­tion sur l’écran déchaîne une tempête d’en­t­hou­si­asme, de rire ou d’émo­tion. Comique sans gri­maces vul­gaires, pourvu d’un re­gard vif et mesuré, il soumet son jeu à une volonté unique, sans arrêt de la pensée. Il sur­prend, il amuse, il or­donne, son re­gard ob­ser­va­teur, pourvu d’au­torité, sem­ble provo­quer la ri­poste, ses at­ti­tudes four­mil­lent de de­man­des et de répliques. Sa sil­hou­ette n’est pas rigide ni guindée, mais mer­veilleuse­ment ar­ticulée. Il est un comique désopi­lant, dont pour­tant le re­gard reste doux. Char­iot a com­pris que les mou­ve­ments du corps ne sont rien sans les mou­ve­ments de l’es­prit: de là. son inépuis­able imag­i­na­tion qui lui fait par­courir toutes les gammes du grotesque, de l’hu­mour, de la fan­taisie sen­ti­men­tale, de la naïveté pro­fonde et par­fois douloureuse. A re­mar­quer aussi com­bien ce prince des comiques rit peu, ou s’il le fait, c'est avec la main de­vant la bouche, comme s’il voulait retenir une pe­tite toux sèche. Et c’est ce sang-froid, que Char­iot sait con­server à tra­vers les scènes les plus bizarres et les plus clow­nesques, qui le fait aimer du pub­lic, et apprécier même des es­prits les plus sérieux.

M. Aulard, pro­fesseur à la Sor­bonne, n’a-t-il pas* dit de lui: « On voit un homme qui reste maître de lui au mi­lieu des pires ac­ci­dents et supérieur à la for­tune, on rit d’ad­mi­ra­tion ». Provo­quer le « rire de l’ad­mi­ra­tion », c’est peut-être en effet le se­cret de, Char­lie...

MARNIX.

UN GOSSE

Le pre­mier film dans lequel ap­paraît, comme étoile, le petit Jack Coogan, décou­vert par Char­iot, qui l’util­isa dans The Kid, sera donné à Lon­dres en oc­to­bre.

On an­nonce que le petit Jack Coogan, qui est âgé de six ans, a signé un nou­veau con­trat en vertu duquel il re­cevra un salaire de 10,000 livres par année.

Jack, in­ter­viewé par les jour­nal­istes, a grave­ment déclaré que, avec ses économies, il avait acheté à sa mère une lim­ou­sine et à son père un ra­soir. Son rêve est de tra­vailler avec Mary Pick­ford, de­venir un as de l’écran et se re­tirer à quinze ans .

Ça, au moins, c’est de l’am­bi­tion bien cal­culée.

(C4né-Jour­nal.)

Vue des nou­velles In­stal­la­tions

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ROYAL -

JE­UNESSE DORÉE

Aline de Pibràc-Bel­leyne, or­phe­line dès son bas âge, a été tenue dans une ig­no­rance à peu près complète des choses de la vie au fond du pen­sion­nat re­ligieux où elle a été élevée et qu’elle n’a ja­mais quitté.

Son grand père pa­ter­nel, Raoul Bel­leyne n’a ja­mais éprouvé le be­soin de faire la con­nais­sance de sa pe­tite-fille de la faire venir à la plan­ta­tion de Grande Riveraine.

Pour­tant, un beau jour, Aline, pour la première fois de sa vie reçoit un mot de lui, elle est main­tenant en âge de se marier, elle devra le re­join­dre au plus tôt pour épouser le mari qu'il lui a choisi. Ac­com­pagnée d’une amie de la supérieure elle gagne .Riveraine.

Il faut dire que Raoul Bel­leyne, en dépit ou plutôt à cause de ses 80 ans, est un grand bu­veur et possède une cave choisie qui fait son orgueil. Méfiant comme on l’est à son âge il n’est pas sat­is­fait du blindage in­stallé pour défendre le caveau suprême, et dont il a com­mandé à une Com­pag­nie de Cof­fres-Fort de la Nou­velle-Orléans une ser­rure à com­bi­nai­son que vient de poser un char­mant jeune homme, Henri Burke, at­teint mal­heuse­ment d’un ef­froy­able défaut aux yeux du châtelain; c’est un bu­veur d’eau en­durci.

Aline ar­rivant au château y ren­con­tre Henri Burke et pense qu elle se trouve en présence du « futur » fort élégant ma foi, lui des­tiné par son oncle. Dans l’ob­scu­rité c’est au jeune représen­tant de la Com­pag­nie des cof­fres-forts que Made­moi­selle de Pi­brac a d’abord à faire, à l’insu du grand père, fort occupé dans sa bib­liothèque d’Epi­cure.

Hélas elle est bientôt détrompée. Son oncle lui présente un af­freux es­cogriffe. Onésime Lau­ris­ton de Ro­moran­tin et lui an­nonce qu’il a bien voulu l’ac­cepter pour femme. Et par dessus le marché Bel­leyne veut que les choses ail­lent ron­de­ment.

Il sig­ni­fie à sa pe­tite fille d’avoir à se tenir prête pour le lende­main. Heureuse­ment la néces­sité de réunir un trousseau oblige à con­sen­tir quelques délais.

Henri Burke en pro­file pour éclairer Aline sur ses droits. Elle n’est nulle­ment obligée d’ac­cepter un mari qui lui répugne... Le di­manche suiv­ant, au par­don de la sainte Anne à l’église de Pe­tite Riveraine ils se retrou­vent. On danse, et à la faveur d’un tour de valse. Burke risque une décla­ra­tion, qu’il a le bon­heur de voir agrééer. Aus­sitôt ils com­plo­tent de par­tir dès le soir en auto pour la Nou­velle-Orléans où ils réuniront leurs des­tinées de­vant Dieu et de­vant les hommes.

Un bil­lot doux con­tre­fait ap­pelle Henri à un ren­dez-vous de nuit. A l’in­stant fatal deux hommes cachés derrière les rideaux, at­ten­dent.

L’un d’eux serre d’une main la crosse d’un

Progi­i­i­i­iiM iln 8 nu 1:1 uci­olire

Gau­mont- Journ al

Les En­fants de la Vengeance

Grand drame in­terprété par Dorothy Gish

JE­UNESSE DORÉE

Su­perbe comédie avec Edith Roberts dans le rôle prin­ci­pal

CIN­EMA

Pro­gramma van $ loi 13 Oc­tolier

De Kinderen der Wraak

Groot drama ver­tolkt door Dorothy Gish

GULDEN JEUGD

Prachtig tooneel­spel met Edith Roberts in de hoof­drol

Se­maine prochaine:

Aanstaande week:

LEUR VIC­TIME » in­terprétée par Mon­roe Salys­bury HUN SLACHTOF­FER » ver­tolkt door M. SAL­IS­BURY

brown­ing. L’autre.... Bien ma foi l’autre, c’est Bel­leyne qui serre égale­ment dans ses doigts... Le porte-cig­are de l’impéra­trice, fameux cadeau que lui of­frait Eugénie le jour de sa fête, il y a de cela plusieurs lus­tres. Et voilà juste­ment ce qui sauve Henri. En tapinois, Aline a pénétré dans le salon, s’est emparée brusque­ment du précieux bibelot et men­ace d’en met­tre en pièces l’ambre si déli­cate­ment ou­vragé, au cas ou le moin­dre mal serait fait à l’élu de son cœur.

Force est de lui céder. Mo­men­tanément du moins. Car l’hon­neur a de ces ex­igeances aux­quelles on ne peut décem­ment se sous­traire. Un duel a eu lieu, il y a un résul­tat, un résul­tat ter­ri­ble et inat­tendu... Cet idiot de Dau­ris­ton a manqué le représen­tant des cof­fres-forts, mais... il n’a pas manqué le porte-cig­are de l’impéra­trice. En étouf­fant un juron sen­sa­tion­nel, Bel­leyne se met à sa pour­suite tout prêt à l’écorcher vi­vant. Heureuse­ment un re­coin du maquis offre un abri prop­ice. Onésime Lau­re­ston de Ro­moran­tin s’y en­gouf­fre... et Bel­leyne de revenir bre­douille... mais con­verti à une plus saine compréhen­sion des choses.

GULDEN JEUGD

Aline de Pi­brac-Bel­leyne, van kind­s­jaren af wees, is om zoo te zeggen in volledige on­we­tend­heid des lev­ens gehouden, in het klooster waar zij opgevoed werdt en nim­mer ver­laten heeft. Haar groot­vader Raoul Bel­leyne heeft het nooit noodig geacht met zijn klein­dochter ken­nis te maken, en haar op zijn land­goed te Grande Riveraine te ont­bieden.

Doch op een schoone dag ont­vangt zij, voor de eerste maal, een schri­jven van hem. Zij is in oud­er­dom om te trouwen, en moet hem zoo spoedig mo­gelijk ver­voe­gen om den man te huwen welke hij voor haar koos. Van eene vriendin der zuster-over­ste vergezeld, vertrekt zij naar Riveraine.

Raoul is een groote drinker en bezit een goed ge­vulden kelder. Wantrouwig zooals ieder men­scli op zijn oud­er­dom, is hij niet tevre­den over de af­s­luit­ing van zi­j­nen kelder waar­voor hij een bi­j­zon­der slot in een brand­kas­ten­fab­riek van Nieuw Or­leans heeft laten maken, en welke juist een jon­gen man, Henri Burk, is komen plaat­sen. Deze is echter, in de oogen van den kas­teel­heer, door eene ver­schrikke­lijke kwaal aange­tast, namelijk: hij drinkt niets an­ders dan water.

Op het kas­teel gekomen ont­moet Aline er Henri Burke en denkt dat hij haar toekom­stig echtgenoot is. En in het geheim ont­moeten zij elka­n­der dik­wi­jls. Haar oom echter, stelt haar een lum­mel Ones­ime Lau­rilzen de Ro­moran­tin voor, zeggende dat deze, haar wel voor vrouw wil'nemen. Hij vei-wit­tigd zijne klein­dochter dat zij zich voor s’ an­der­daags moet gereed houden. Gelukkiglijk, is hij, om eene kudde te kun­nen samen­stellen, ged­won­gen eeni­gen uit­s­tel te ver­lee­nen.

Henri Burke maakt er ge­bruik van om Aline van hare rechten op de hoogte te bren­gen. Zij is niet ged­won­gen ie­mand voor man Ie nemen welke haar niet, aanstaat. Des vol­gen­den dag vin­den zij elka­n­der in de kerk van Pe­tite Riveraine terug. Er wordt gedanst, en Burke doet haar zijne liefdesverk­lar­ing, welke dan ook aangenomen wordt. Zij besluiten van ’s avonds voor Nieuw-Or­leans te vertrekken waar zij zich voor het leven zouden verbinden. .

Maar dan komen de twee ouden tuss­chen beide. Ongerust zi­jnde de ver­loofde niet tc zien terugkomen, zetten zij haar achterna en vin­den ze in eene her­berg le Pe­tite Riveraine. Bel­leyne raadt zi­j­nen toekomende schoonzoon aan de wet­ten der liefde en der jeugd toe te geven; doch Lau­ritzen is kop­pig. Hij eis­cht zijne vrouw en daagt Burke uit.

Een nage­maakt briefje vraagt Henri eene samenkomst voor den nacht.

Twee man­nen ver­schuilen zich achter de gordi­j­nen. De eene heeft een brown­ing in de hand; de an­dere... het is Bel­leyne heeft ook... de cig­a­ren-koker welke de keiz­erin Eugénie hem schonk... in de hand.

In het salon gekomen, maakt Aline zich van het voor­w­erp meester, en bedreigd hem het in stukken te slaan; zoo er het min­ste leed aan den uitverko­rene baars harten gedaan wordt. Hij is ged­won­gen loe te geven; ti­jdelijk toch; want de eer heeft van die vereis­chten waaraan men zich niet kan on­trekken. En zij ont­van­gen Burke niet als dief, maar als gen­tle­man.

Een tweegevecht zal, niet tegen­staande het smee-ken van Aline, ’s an­deren­daags plaats hebben.

Het is dag, Bel­leyne doet de twee tegen­stre­vers achter het stru­ikge­was plaats nemen. Daar ziet hij opeens het meisje komen, al­tijd met den ciga-renkoker in de hand, hij geef! toeken... een... twee... drie... geen uit­slag.

Ver­schooning, er is een uit­slag, een on­verwachte en ver­schrikke­lijke uit­slag. Deze gek van Lau-ritzen heeft Burke gemist, maar heeft den ciga-renkoker getrof­fen. Een vloek in­houdend zet Bel­leyne Lau­ritzen achterna, met het gedacht hem eene goede afross­ing te geven. Gelukkiglijk kan hij zich ver­schuilen en Bel­leyne moet on­ver­richter zake terugkomen... maar tot een juis­ter be­grip der din­gen be­keerd.

Im­primerie du Cen­tre, 26, Rem­part Kip­dorp An­vers


VENTE

à des

PRIX TRÈS RÉDUITS

pour ces­sa­tion d’af­faires.

ÜOgENS

BEAUX MO­BILIERS TAPIS

MARCHÉ AU LAIT 10-12.

lilil­llSi

CINE-RE­VUE

« Par­fois, cer-» tains êtres supé-» rie urs veu­lent » s’af­franchird’un » joug qui leur » paraît in­sup­por-» table... Ils n’hé-» sitent plus alors » à faire leur vie » en prenant seu-» le­ment poïi r » guide leur in­tel-» ligence et leur » sen­si­bilité. Dan-» gereu­seil­lu­sion!

» Comme l’ins-» tinct sauvage se veille tout-à-» coup chez le » fauve ap­pri-» voisé, le carac-» tère an­ces­tral » reprend soudain » ses droits dans » le cœur de l'es-» clave qui se » croy­ait à ja­mais libéré ».

Ces lignes qui ser­vent­deprélude au drameprésênté par Henri Rousell sont le re­flet du drame qui nous est présenté.

Le scénario nous mon­tre une jeune fille de haute nais­sance dont les longs séjours aux colonies ont éveillé le goût d’une vie large et indépen­dante, loin du tra­di­tion­nal­isme hour-geois de notre civil­i­sa­tion. Un jeune caïd, ou­vert aux idées européennes, lui offre d’être son épouse unique; elle l’agrée, et ils par­tent malgré les par­ents de la jeune fille dans l’ad­mirable contrée habitée par la tribut de l’Arabe.

Trois années passent ainsi, mais le Maure ne peut lut­ter con­tre sa na­ture. Sans qu’il le veuille, son amour pour l’unique épouse s’est amoin­dri, et dès lors com­mence pour cette femme, au­jourd'hui mère, une âpre lutte pour garder sa lib­erté. En­tretemps, la lutte entre les Chrétiens et les­Mau­res a repris avec une nou­velle ardeur, l’héroïne se voit accusée de trahi­son par son mari, dépossédée de son en­fant, et presque délivrée de cette ex­is­tence de douleur de la main de celui qui lui jura pro­tec­tion et fidélité. Mais lesRou-mis­vi­en­nents’em-parer du campe­ment maure, et le caïd désarmé s’en­fuit seul à cheval, dans les soli­tudes im­menses.

Gisèle d com­pris à présent que son rêve d’indépen­dance était van­i­teuse folie, et la bar­que de sa vie suivra donc le courant or­di­naire. Ses jours cepen­dant connaîtront en­core le bon­heur aux côtés d’un cœur plus fait pour la com­pren­dre.


CINÉ-RE­VUE — — CINÉ-RE­VUE 1-JL_

WAGET VOUEf.:

AMIf OSMlfJ

Tel est le résumé suc­cinct de cette œuvre à laque­lle la création par Emma Lynn as­sure uh grand succès. 11 faut cepen­dant déclarer qu’en plus du tal­ent de cette grande artiste, qui a déjà donné des preuves de sa belle compréhen­sion du drame dans Dixième Sym­phonie et Maler Do­lorosa, la pro­duc­tion entière mérite en tous points des éloges: scénario sobre, et très at­tachant, photo de pre­mier ordre, mise en scène grandiose. Il ne s’agit pas ici de prises de.​vues ba­nales; le met­teur en scène et l’opéra­teur ont choisi dans la na­ture les lieux les plus car­actéris­tiques du paysage ori­en­tal pour y grouper har­monieuse­ment les êtres et les choses.

Mais il y a plus en­core qu’un beau film dans l’œuvre de Rousell: il y a une idée, un en­seigne­ment, un con­seil: Qu’en­ten­dent les so­ci­o­logues mod­ernes par ce mot banal de civil­i­sa­tion qu’ils pron­n­cent avec pédan­terie...?

» Se fig­urent-ils, qu’ils trans­formeront brusque­ment des âmes comme on trans­forme un vil­lage berbère en cité européenne? Et s’ils n’ont pas con­quis les âmes, de quels succès im­por­tants pensent-ils se tar­guer?

» Seuls les grands In­spirés et les grands Prophètes ont changé la des­tinée des pe­u­ples et tous lès ex­plosifs des sa­vants mod­ernes ne réduiront ja­mais en poudre les ta­bles d’une loi di­vine » (prélude du scénario Vis­ages voilés... Ames closes.)

EMIX.


10

CINÉ-RE­VUE —

Le Cinéma aux Champs

Depuis de nom­breuses années, on s’inquiète de la déser­tion des cam­pagnes en faxeur des villes. La Su­isse reste toute­fois le pays agri­cole par .ex­cel­lence, mais chez nous, comme ailleurs, le paysan ne sait pas résis­ter aux at­traits trompeurs de la ville.

Que de réso­lu­tions ont été prises dams ce sens par le cam­pag­nard e tournée dans nos cités. Tout l’at­tire et le re­tient: les mon­u­ments, les grands ma­g­a­sins, les musées, les spec­ta­cles; et, à ce sujet, per­me­t­tez-moi de vous con­ter une anec­dote.

Un so:ir, dans un .grand café de Genève, nous avons vu à une table voi­sine de la nôtre un cou­ple, gauche et in­timidé, de je­unes paysans. Nous eûmes, vite lié con­nais­sance et comme nous de­man­dions à la jeune mariée — car évidem­ment c’étaient de je­unes mariés» •— ce qui lui avait plu da­van­tage dans notre ville, la jeune femme en. rougis­sant un peu et avec un « aceint » déli­cieux nous répon­dit: — Oh mon­sieur! c’est le cinéma; comme c'est beau. Cm a vu des Japon­ais, puis des riches qui ne s’aimaient pas, pikiis un gros mon­sieur qui riait et q,ui sautait tout le temps. Et puis on a vu aussi IM. Poin­caré telle­ment bien quo l'aura t cru vi­vant. Quel dom­mage qu’on n’ait pas de cinéma chez nous à X! ».

Cet aveu est typ­ique, n’eist-ce pas?

Gageons que le cinéma a été la cause de quelques ru­rales défec­tions, mais gar­dons-nous cepen­dant de l’ac­cuser de tous les crimes. .S’il peut in­citer à la déser­tion quelques es­prits peu en­t­hou­si­astes du labeur cam­pag­nard, il doit aussi fa­voriser des re­tours à la terre mater­nelle. Sii l’on pro­je­tait plus fréquem­ment dans nos cinémas citadins des films champêtres, peut-être au­ri­ons-nous le plaisir d’en­reg­istrer • plus sou­vent des rentrées tri­om­phales au vil­lage aban­donné un soir de doute ou sur la foi d’une let­tre men­songère d’un ami trop lyrique.

. Et puisqu’il ap­paraît comme cer­tain que le cinéma exerçe tant d’at­trait» sur les masses ru­rales, pourquoi ne créeri­ons-nous pas le cinéma à la cam­pagne?

De quelle manière?

Il y a deux manières, à notre avis, qui méri­tent de retenir par­ti­c­ulière­ment l’at­ten­tion des intéressés:

A) Le cinéma am­bu­lant;

B) Le cinéma à poste fixe.

La première manière nous sem­ble la plus fa­vor­able à tous les points de vue. Elle est en tout cas fort utilisée en France où des en­tre­pre­neurs au­da­cieux par­courent depuis des années déjà les bourgs et les vil­lages. Cepen­dant, d’une façon générale, leurs pro­grammes

lais­sent beau­coup à désirer. Ils se com­posent, la plu­part du temps, de quelques doc­u­men­taires, de deux ou trois drames ou comédies, films tou­jours usés, mutilés,.coupés, véri­ta­bles navets. Toute­fois, ces com­merçants,, plus avisés que scrupuleux, font des af­faires d’or, tant est grand l’at­trait de la lampe mag­ique sur le pub­lic cam­pag­nard.

Nous voudri­ons, pour notre compte, voir cette idée reprise en Su­isse par une société spéciale bénéfi­ciant de sub­ven­tions can­tonales et possédant un stock de films de pre­mier ordre sus­cep­ti­bles d’in­flu­encer heureuse­ment dans le sens voulu nos intéressantes pop­u­la­tions paysannes.

Un camion au­to­mo­bile ferait très bien l’af­faire en l’oc­cur­rence. Pas be­soin d’un„ nom­breux per­son­nel; deux per­son­nes peu­vent large­ment suf­fire: un chauf­feur opéra­teur et un régis­seur, qui1 serait en même temps caissier et, à l’oc­ca­sion, conférencier.

Comme matériel, nous en­vis­ageons quelques mètres de corde et de toile, un écran., la cab­ine, le groupe élec­trogène et l’ap­pareil, bien •en­tendu. L’été, représen­ta­tions en plein air et payantes — tou­jours l’hiver, l’on trou­verait bien une grange ou un hangar .pour abriter, deux ou trois soirs de suite, l'in­stal­la­tion et le pub­lic.

Le cinéma â poste fixe, établi à de­meure dans une lo­calité, serait égale­ment d’une grande utilité, mais pour­rait-il cou­vrir ses frais? Nous en dou­tons. En-ef­fet, l’achat d’un bon ap­pareil néces­site tou­jours quelques mil­liers de francs, in­stal­la­tion com­prise. D’autre part, il faudrait trou­ver dans la lo­calité un opéra­teur con­scien­cieux et surtout avoir les moyens de re­nou­veler ses. pro­grammes fréquem­ment. Mais alle« trou­ver les sommes néces­saires dans un vil­lage de six ou huit ceints habi­tants.

A moins que le mon­sieur du château ne vi­enne au sec­ours des or­gan­isa­teurs en leur ac­cor­dant des sub­ven­tions intéressantes, leur per­me­t­tant de faire fonc­tiom­mer nor­male­ment leur ap­pareil. Le droit d’entrée perçu per­me­t­trait aussi de cou­vrir cer­tains frais et de re­nou­veler une fois, ou deux fois par mois les. pro­grammes spéciale­ment étudiés.

Nous ai­mons à croire que le curé, le pas­teur ou le régent se met­traient sans doute volon­tiers à la tâche et ac­cepteraient très cer­taine­ment de com­menter les films présentés, soit avant, soit après leur pas­sage sur l’écran.

Dans un prochain ar­ti­cle nous ex­poserons notre manière de voir en ce, qui con­cerne l'or­gan­i­sa­tion des tournées! la com­po­si­tion, des pro­grammes et les moyens, d’intéresser tout par­ti­c­ulière­ment le paysan aux films qui lui seront présentés.

(« Revue Su­isse du Cinéma ».)

F. MAR­CIGNY.

— CINÉ-RE­VUE

Nous sommes très heureux de pou­voir présen­ter cette fois à nos lecteurs une œuvre de « chez nous », dont l’ac­tion se passe dans notre belle Flan­dre, et est entière­ment in­terpré-tére par des artistes belges.

L'Héri­tier est l’ex­cel­lente réponse qu’adresse la S. K. A. P. à ceux qui se1 sont plaint de la pénurie de films na­tionaux.

Cette fois-, le cadre a été des mieux choisi, comme on s’en ren­dra compte par les im­pec­ca­bles pho­tos il­lus­trant notre page. L’in­terprétation a été confiée à M. Arthur Devère,


notre ex­cel­lent comique, as­sisté de MM. Fes-terat et Mar­chai, ainsi que par Mlles Léon ne Van­damme et Marise Ger­la­cli, deux fu­tures vedettes, que nous serons tou­jours heureux de pou­voir ap­plaudir comme le mérite leur jeune tal­ent.

L’ac­tion nous présente un brave me­u­nier de­venu subite­ment riche grâce à la mort de son oncle: le voilà pro­priétaire d’un yacht de plai­sance et d’une écurie de course, dont il ne sait trop ce qu’il va pou­voir .faire, lui qui a passé toute sa précédente vie dans son moulin et dans sa co­quette maison­nette cam­pag­narde. Son étoile pour­tant le met sur le chemin d’un an­cien com­pagnon de classe, qu

est de­venu citadin et a ac­quis un ver­nis mon-dain grâce au séjour pro­longé dans la grande ville. Voilà notre jeune snob promu aux fonc­tions d’éduca­teur du nou­veau riche, et chargé y de lui faire goûter aux mul­ti­ples plaisirs que peut pro­curer la for­tune.

Le men­tor par oc­ca­sion se mon­tre à hau­teur de sa tâche et notre me­u­nier va d’éton­nement en éton­nement, puis de désil­lu­sion en désil­lu­sion: car tout ne sem­ble point rose dans la vie des riches.

C'est au point que la pe­tite sœur de notre héri­tier, qui a changé en même temp? que son frère sa manière de vivre, ne cesse de re­gret­ter le vil­lage natal, retenue seule­ment à la ville par la présence de l’ami de son frère. Le • me­u­nier, lui aussi, rever­rait volon­tiers les champs, les prés et le moulin ou il a passé tant de journées d’heureux labeur; mais il a fait la con­nais­sance d’une jeune fille qui sans doute ne com­prendrait pas comme lui l’amour du coin natal, et cela seul le re­tient dans le nou­veau mi­lieu ou l’a entraîné son ca­ma­rade d’en­fance.

Dis­ons cepen­dant bien vite que notre homme s’est trompé, que sa jeune amie se sent comme lui attirée par la belle cam­pagne aux abords du moulin, et que bientôt se com­pren­nent ces deux car­actères et ces deux cœurs faits pour s'unir et s'aimer.

Comme On le voit, ç’est là un scénario sans préten­tion; son in­terprétation donne cepen­dant lieu à de nom­breuses scènes pleines d'intérêt et pétillantes d’hu­mour.

M. Arthur Devère est d’ailleurs un vrai me­u­nier qui n’est à l’aise que dans son moulin, et campe un type de déraciné des plus réussi.

Son garçon me­u­niery.M. Fes­terat, a trouvé, comme son « baes », la note juste1 de..§a création. Quant à M. Mar­chai, ses al­lures de snob, mondain et sportif, en font une fig­ure très car­actéris­tique. ,

Ces dames méri­tent au moins au­tant d’éloges: Mlle Van­damme, dans le rôle de la sœur du me­u­nier, — d’abord sans souci et « en pinçant » très fort pour l’ami de son frère, puis mélan­col­ique, enfin heureuse à nou­veau, — a réussi une création très vraie, et que l’on sent très étudiée. Mlle Ger­lach, enfin, est une déli­cieuse princesse que l’on pour­rait croire au­then­tique, et qui cer­taine­ment fera le bon­heur du bon me­u­nier.

Pour finir, adres­sons nos chaleureuses félic­i­ta­tions à la di­rec­tion de la S. K. A. P. qui nous a montré une fois de plus qu’en Belgi-qué, les bons éléments ne man­quent pas et que notre pro­duc­tion cinématographique est à même de lut­ter avec succès avec les meilleurs films étrangers.

EM IX.

— CINÉ-RE­VUE

IN­FOR­MA­TIONS

« Les Artistes As­sociés » à Brux­elles

On nous sig­nale que M. Mar­cel Coppéns a établi 18, rue d’Arem­berg, les 'bu­reaux de la société « Les Artistes As­sociés », dont il est le représen­tant en Bel­gique.

Cette as­so­ci­a­tion nou­velle­ment créée à Brux­elles, est des­tinée à faire connaître au pub­lic belge les plus récentes pro­duc­tions des « Big Fours », c’est-à-dire des stars les plus il­lus­tres du cinéma améri­cain.

A côté de l’intérêt pro­fes­sion­nel que compte l’étab­lisse­ment des « Artistes As­sociés » chez nous, il y en a un autre, celui des sim­ples am­a­teurs du cinémà, tou­jours em­pressés à connaître dans le moin­dre délai pos­si­ble le film où tri­om­phent leurs grands ravons.

Parmi ces derniers, Dou­glas Fair­banks, une des idoles du pub­lic dont nos lecteurs liront d’autre part les bril­lantes aven­tures, dans le i' Signe de Zoro », se classe ea pre­mier rang.

« La Société Française des films Artis­tiques »

C’est à M- Braude qu’a été confiée la tâche dè l'in­stal­la­tion d’une fil­iale de la « SocNté Française des Films Artis­tiques » à Brux­elles; les bu­reaux sis 34, rue d’Ar­gent, s'ou­vriront prochaine­ment.

Voilà qui nous fournira en­core une sen1 de jolies pro­duc­tions en per­spec­tive, car les •: Films Artis­tiques » jus­ti­fient leur nom.

Pro­duc­tion Cinématographique Belge

Nous sommes heureux de con­stater le tra­vail ef­fectué du­rant cet été. Nous sig­nalons en par­ti­c­ulier l’ef­fort fourni par la S. K. A. P., qui va présen­ter aux ex­ploitants deux films d’un intérêt local con­sidérable, tournés par­tie à Os­tende par­tie à Brux­elles, avec notre comique na­tional M. A. Devère comme prin­ci­pal in­terprète, en­touré de M. N. Aïn-bre­ville, Fes­terat, Mar­chai, et d’une pléiade de jolies femmes.

LE TOUT CINÉMA

Les Edi­tions Filma met­tent sous presse Le Tout Cinéma, nou­vel an­nu­aire il­lustré de la cinématogra­phie mon­di­ale pour 1922. Rédigé avec le plus grand soin, cet im­por­tant ou­vrage lux­ueuse­ment présenté con­tien­dra toutes les adresses utiles du monde cinématographique dans l’univers en­tier.

L’in­scrip­tion dans le Tout Cinéma est gra­tu­ite pour les pro­fes­sion­nels, artistes, pro­duc­teurs, loueurs, édi­teurs, di­recteurs, four­nisseurs, etc.

En­voyez d’ur­gence noms, adresses et titres aux Edi­tions Filma, 3, boule­vard des Ca­pucines, Paris.

tAVIE7Z W0IU// VIU AMU Clir­lEMlAv

ID­IUI­BOIL.

FABI­OLA LES BAR­BARES UN BON CO­PAIN A CHA­CUN SON MÉTIER LA LU­CILLE LA FEMME SAUVAGE LES BAS DE SOIE LE SINGE TEM­PER­ANT ET TANT D’AUTRES FILMS DE

IL’IUl­l­lVIEIL­AML F II IL >11 -

SINON DE­MAN­DEZ-LES AUX DI­RECTEURS DES 40, RUE DES PLANTES

CIN­E­MAS OU VOUS AVEZ L'HABI­TUDE D'ALLER. A BRUX­ELLES


CINÉ-RE­VUE —

Par­tie Of­fi­cielle

Union Cinématographique Belge

La dernière séance du comité pro­vi­soire fut tenue mardi dernier 20 sep­tem­bre, à 2 h. 1/2, à l’Hôtel Scheers, à Brux­elles, sous la présidence de M. Alex. Strony.

Elle avait réuni: MM. Çh. Haver­mans, Remy Geerts, Henri Dirks, Sr, Bounameaux, Spanoghe, Couthier, Bo­dart, R. Ser­ruys, De Jaegher, Huart, F. Goppe­jans, G. Don­ck­ele, De­graeve, Thien­pont et Clément Wildiers.

MM. Quaden, Guérin et De­clercq s’étaient fait ex­cuser.

Après ap­pro­ba­tion du procès-ver­bal de la séance précédente, M. Remy Geerts donna lec­ture du pro­jet des ar­ti­cles dis­cutés et ad- mis aux précédentes séances.

On passa en­suite à la dis­cus­sion des derniers ar­ti­cles des statuts.

Il est dès à présent cer­tain que l’Union se com­posera des di­verses sec­tions: loueurs, provin­ciales et régionales (ex­ploitants), toutes au­tonomes, qui, elles, seront com­posées de mem­bres ef­fec­tifs, hon­o­raires et d’hon­neur. L’Union aura égale­ment des mem­bres cor­re­spon­dans à l’étranger.

Il reste en­core un ar­ti­cle très Im­por­tant à dis­cuter et à décider: la date de la con­sti­tu­tion défini­tive de l'Union. Une ul­time séance du comité pro­vi­soire aura lieu, dans c» but, mardi prochain 27 sep­tem­bre, à 2 heures précises, au local habituel.

A la séance du comité pro­vi­soire de l’U.C.B. tenue mardi 27 sep­tem­bre à l’Hôtel Scheers, sous la présidence de M. A. Strony, nous- re­mar­quons MM. Henry Dirks Sr, Remy Geerts, Quaden, Jos. Spanoghe, Henry De­prez, De Jaegher, Huart, R. Ser­ruys, Don­ck­ele, Bounameaux, ingénieur C. De­clercq, De­graeve Thien­pont, Clément Wildiers. MM. l’avod . Charles Haver­mans et Coppe­jans s’étaient fait ex­cuser.

Après l’ap­pro­ba­tion du procès-ver­bal de la séance précédente,,on passe à la dis­cus­sion des derniers ar­ti­cles des statuts, à laque­lle pren­nent part MM. Strony, Cel­erts, Dirks, Bounameaux, De­prez, Thien­pont, De­clercq, De­graeve, Spanoghe, De Jaegher, Ser­ruys.

M. l’ingénieur Clément De­graeve donne lec­ture d’un pro­jet de régle­men­ta­tion d’un con­seil ar­bi­tral et de con­cil­i­a­tion. Cè pro­jet ren­con­tre l’ap­pro­ba­tion unanime et M. De­graeve reçoit les plus vives félic­i­ta­tions du président et de M. Bounameaux pour son beau tra­vail.

Le dernier ar­ti­cle des statuts étant con­sacré aux sanc­tions éventuelles à pren­dre, il est décidé de con­vo­quer spéciale­ment les loueurs pour samedi prochain à 2 heures afin de connaître leur avis sut ce point.

Les pneus

HLVJ'.A,, sont les tri­om­pha­teurs.

N’en uzez pas d’autres 364, Longue rue d'Argile, 364

AN­VERS

CINE-RE­VUE

LIQ­UI­DA­TION

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DE/1 PRIX momüJÀ CE JOUR.

VENTE LIM­I­TEE;

Le cinéma sauveur.

La presse soviétique con­seille urne nou­velle méthode pour at­tirer la pitié de tout l’uimvens sur les scènes qui se pro­duisent dans les régions occupées par les affamés: le cinématographe.

Les « Nou­velles » écrivent: « Il faut ab­sol­u­ment trou­ver et em­ployer -les moyens les plus forts qui frap­per­ont da­van­tage les étrangers, mais des moyens très la­coniques afin qu’ils vi­en­nent le plue rapi­de­ment pos­si­ble au sec­ours du pe­u­ple affamé. »

La « Rosta » dit: « Ce n’est pas suff­isant d'en­ten­dre par­ler de la famine, il faut voir de ses pro­pres yeux ces affamés pour n»e plus avoir aucun doute. U faut mon­trer au na­turel les souf­frances de ces vieil­lards et de ces en­fants, les vil­lages dévastés et ruinés, mon­trer tous les laboureurs, les in­stru­ments agraires sur leurs char­rettes, qui s’en­fuient avant que la vague de la mort ne Jes ait at­teints. C’est -le cinématographe qui doit ren­forcer l’idée de venir à notre sec­ours. »

Pe­tits trucs peu recom­mand­ables.

Pour faire taper « à l’œil » son cour­rier, on fait passer dans Jes jour­naux une pe­tite an­nonce de­man­dant une bonne sténo-dactylo. Plusieurs douzaines de pos­tu­lantes se présen­tent. Sous prétexte de voir ce qu’elles savent faire, on les -in­stalle de­vant la ma­chine à écrire pen­dant une demi-heure, puis on leur déclare qu’on les con­vo­quera à nou­veau, et l’on passe à la suiv­ante.

Au cinématographe, ou peut -avoir des opéra­teurs « à l’œil ». Sous prétexte de leur faire ap­pren­dre la pro­jec­tion, on fait tra­vailler -les bons bougres en quête d’une, place.

Quinze jours après, on les rem­place par un autre ap­prenti. En­core doit-an s’es­timer heureux quand on ne vous réclame pas (cela s’est vu, cent francs pour leçons données).

Dito pour les mu­si­ciens débu­tants.

Pas pro­pre tout cela.

(« La Cinématogra­phie française ».) .